Douleur à l’épaule
Introduction
La douleur à l’épaule survenant à la suite d’une hémiplégique post-AVC peut conduire à un important handicap. Cette douleur à l’épaule peut être causée par la spasticité et par la position de l’articulation hémiplégique. La douleur à l’épaule hémiplégique peut limiter le rétablissement d’un patient et l’indépendance fonctionnelle post-AVC. La plupart des stratégies de réadaptation visent à prévenir et/ou à réduire la douleur par le biais de différentes interventions thérapeutiques (par exemple, la stimulation électrique fonctionnelle, la thérapie par miroir, etc.) et à optimiser le positionnement de l’épaule hémiplégique (par exemple, l’utilisation de techniques de positionnement, d’écharpe, d’attelle, etc.).
Information aux cliniciens
Vingt-quatre études (11 ECR de haute qualité, neuf ECR de qualité acceptable, un ECR de faible qualité et trois études non randomisées) ont été examinées dans ce module info-AVC pour documenter l’efficacité des différentes interventions utilisées dans le traitement de la douleur à l’épaule suivant un AVC. Ces interventions incluent la Thérapie par contrainte induite du mouvement (TCIM), la Stimulation électrique fonctionnelle (SEF), le positionnement et les techniques de manipulation, le massage, la thérapie par le miroir, l’imagerie mentale, l’emploi d’attelle, la cryothérapie, l’aromathérapie par acupression et l’acupuncture.
Les résultats indiquent que la SEF est plus efficace que les interventions témoins pour gérer la douleur et la subluxation de l’épaule lors des différentes phases de récupération post-AVC et peut également être bénéfique pour améliorer l’amplitude articulaire lors de la phase aiguë de récupération. La thérapie par le miroir s’est avérée plus efficace que les thérapies comparatives pour gérer la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC ; l’emploi d’attelle plus efficace qu’aucune intervention pour les patients en phase subaiguë (mais pas en phase aiguë). Les techniques de manipulations axillaires sont plus efficaces que les manipulations à prises distales pour améliorer l’amplitude articulaire sans douleur. Des massages au dos, en douceur, sont bénéfiques pour réduire la douleur à l’épaule.
Par contre, d’autres interventions telles que le positionnement, la TCIM, la TCIM modifiée (TCIMm) l’imagerie motrice, la cryothérapie ou l’acupuncture ne sont pas plus efficaces que des interventions comparatives pour gérer la douleur à l’épaule hémiplégique suivant un AVC.
Tableau des résultats
Pour visualiser le tableau des résultats par auteurs (anglais seulement)Résultats
Phase aiguë : Extenseurs à poulies
Une étude quasi-expérimentale (Kumar et al., 1990) a examiné l’effet de l’utilisation d’extenseurs à poulies sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Cette étude quasi-expérimentale a assigné les patients à l’un des trois programmes d’exercices du membre supérieur : 1) exercices utilisant des extenseurs à poulies ; 2) exercices d’amplitude articulaire passive ; et 3) exercices assistés de l’amplitude articulaire active. La douleur à l’épaule au repos et durant des exercices d’amplitude articulaire passive a été mesurée à 4, 8 et 12 semaines (l’instrument de mesure n’a pas été spécifié). Aux trois temps de mesure, une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur du programme d’exercices d’amplitude articulaire passive comparé au programme d’exercices utilisant des extenseurs à poulies. Aucune autre différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Cette étude n’avait pas assez de puissance statistique pour conclure à des résultats avec de fortes données probantes.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’une étude quasi-expérimentale, indiquent qu’un programme d’exercices utilisant des extenseurs à poulies n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme d’exercices d’amplitude articulaire passive ou un programme d’exercices assistés de l’amplitude articulaire active) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. En fait, il est noté que l’utilisation d’extenseurs à poulies entraîne une plus grande incidence de la douleur que des exercices d’amplitude articulaire passive.
Note : L’utilisation d’extenseurs à poulies n’est pas recommandée avec des patients présentant un tonus musculaire flasque, des mouvements limités du membre supérieur, ou une possibilité de subluxation de l’épaule.
Une étude quasi-expérimentale (Kumar et al., 1990) a examiné l’effet de l’utilisation d’extenseurs à poulies sur la subluxation de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Cette étude quasi-expérimentale a assigné les patients à l’un des trois programmes d’exercices du membre supérieur : 1) exercices utilisant des extenseurs à poulies ; 2) exercices d’amplitude articulaire passive ; et 3) exercices assistés de l’amplitude articulaire active. L’incidence de subluxation de l’épaule a été calculée à 4, 8 et 12 semaines. Aux trois temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Cette étude n’avait pas assez de puissance statistique pour conclure à des résultats avec de fortes données probantes.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’une étude quasi-expérimentale, indiquent qu’un programme d’exercices utilisant des extenseurs à poulies n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme d’exercices d’amplitude articulaire passive ou un programme d’exercices assistés de l’amplitude articulaire active) pour gérer l’incidence de subluxation de l’épaule avec des patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Note : L’utilisation d’extenseurs à poulies n’est pas recommandée avec des patients présentant un tonus musculaire flasque, des mouvements limités du membre supérieur, ou une possibilité de subluxation de l’épaule.
Phase aiguë : Stimulation Électrique Fonctionnelle
Un ECR de qualité acceptable (Chantraine et al., 1999) a examiné l’effet de la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF) sur l’amplitude articulaire de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule suite à un AVC ou une blessure à la tête* pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule (basée selon l’approche Bobath). La stimulation a été appliquée sur le membre affecté lors de séances de 130 à 140 minutes durant 5 semaines. L’amplitude articulaire, l’antépulsion et l’abduction de l’épaule ont été évaluées à 6, 12 et 24 mois après l’intervention. Aux trois temps d’évaluation, une différence significative entre les groupes a été relevée sur les trois évaluations, en faveur de la SEF comparée à la réadaptation habituelle seule.
* La majorité des patients (101/120) avaient subi un AVC.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une Stimulation Électrique Fonctionnelle est plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme de réadaptation habituelle seul) pour améliorer l’amplitude articulaire de patients en phase aiguë de récupération post-AVC avec une subluxation de l’épaule.
Deux ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999 et Wang et al., 2002) ont examiné l’effet de la SEF sur l’amplitude articulaire (sans douleur) de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La stimulation a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 2 à 4 heures par jour durant 4 semaines. L’amplitude articulaire passive (sans douleur) de la rotation latérale de l’épaule a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) et à 3 mois (au moment d’un suivi), à l’aide d’un goniomètre. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée, à aucun des temps de mesure.
Le second ECR de qualité acceptable (Wang et al., 2002) a assigné aléatoirement les patients en phase aiguë ou chronique de récupération post-AVC pour recevoir une courte SEF (un cycle de SEF) ou une longue SEF (deux cycles de SEF intercalés dans un programme de 6 semaines de réadaptation habituelle seule). Chacun des cycles de SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 6 heures par jour, 5 jours par semaine, durant 6 semaines. L’amplitude articulaire passive (sans douleur) de la rotation latérale de l’épaule a été mesurée à 6, 12 et 18 semaines (après chaque cycle d’intervention). À 6 ou 12 semaines, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée chez les patients en phase aiguë de récupération ; les deux groupes ayant reçu la même intervention (6 semaines de SEF suivies de 6 semaines de réadaptation). À 18 semaines, moment auquel seul le deuxième groupe avait reçu un deuxième cycle de SEF (permettant une comparaison avec ou sans SEF), aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant de deux ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme de réadaptation habituelle seul) pour améliorer l’amplitude articulaire (sans douleur) de l’épaule affectée de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Un ECR de qualité acceptable (Chantraine et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule suite à un AVC ou une blessure à la tête* pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule (basée selon l’approche Bobath). La stimulation a été appliquée sur le membre affecté lors de séances de 130 à 140 minutes durant 5 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 3, 6, 12 et 24 mois après l’intervention, par une Échelle visuelle analogue. Aux trois temps de mesure, une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la SEF comparée à la réadaptation habituelle seule.
* La majorité des patients (101/120) avaient subi un AVC.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF est plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme de réadaptation habituelle seul) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC avec une subluxation de l’épaule.
Un ECR de haute qualité (Church et al., 2006) et un ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999) ont examiné l’effet de la SEF sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
L’ECR de haute qualité (Church et al., 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une Stimulation neuromusculaire de surface ou une stimulation simulée. La stimulation a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule affectée lors de séances de 3 heures par jour durant 4 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) et à 3 mois (au moment d’un suivi), par une échelle de gravité à 5 points et une échelle de notation numérique à 10 points. Aux deux temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée, sur aucune des échelles de mesure.
L’ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La stimulation a été appliquée au supra-épineux et aux muscles deltoïdes postérieurs lors de séances de 2 à 4 heures par jour durant 4 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) et à 3 mois (au moment d’un suivi), par une échelle de douleur à 5 points. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité et d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, une stimulation simulée ou un programme de réadaptation habituelle seul) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC, sans subluxation de l’épaule.
Un ECR de qualité acceptable (Chantraine et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur la subluxation de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule suite à un AVC ou une blessure à la tête* pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule (basée selon l’approche Bobath). La stimulation a été appliquée sur le membre affecté lors de séances de 130 à 140 minutes durant 5 semaines. La subluxation de l’épaule des patients a été évaluée à 6, 12 et 24 mois après l’intervention, par radiographie. Aux trois temps de mesure, une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la SEF comparée à la réadaptation habituelle seule.
* La majorité des patients (101/120) avaient subi un AVC.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF est plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme de réadaptation habituelle seul) pour gérer la subluxation de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC avec une subluxation de l’épaule.
Deux ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999 et Wang et al., 2002) ont examiné l’effet de la SEF sur la prévention et la gestion de subluxation de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de qualité acceptable (Linn et al., 1999) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La stimulation a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 2 à 4 heures par jour durant 4 semaines. La subluxation de l’épaule des patients a été évaluée à 4 semaines (après l’intervention) et à 3 mois (au moment d’un suivi), par un examen radiographique. Aux deux temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Le second ECR de qualité acceptable (Wang et al., 2002) a assigné aléatoirement les patients en phase aiguë ou chronique de récupération post-AVC pour recevoir une courte SEF (un cycle de SEF) ou une longue SEF (deux cycles de SEF intercalés dans un programme de 6 semaines de réadaptation habituelle seule). Chacun des cycles de SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 6 heures par jour, 5 jours par semaine, durant 6 semaines. La subluxation à l’épaule des patients a été évaluée à 6, 12 et 18 semaines (après chaque cycle d’intervention). À 6 ou 12 semaines, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée chez les patients en phase aiguë de récupération ; les deux groupes ayant reçu la même intervention (6 semaines de SEF suivies de 6 semaines de réadaptation). À 18 semaines, moment auquel seul le deuxième groupe avait reçu un deuxième cycle de SEF (permettant une comparaison avec ou sans SEF), aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant de deux ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, un programme de réadaptation habituelle seul) pour prévenir la subluxation de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Phase aiguë : Amplitude articulaire (sans douleur)
Un ECR de haute qualité (Hanger et al., 2000) a examiné l’effet de l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule hémiplégique sur l’amplitude articulaire (sans douleur) de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients pour utiliser ou non une attelle à l’épaule lors de leur programme de réadaptation habituel. L’attelle a été portée pour soutenir l’épaule affectée durant 6 semaines, jusqu’au moment du congé ou jusqu’à ce que les patients puissent obtenir une abduction active de l’épaule de 90 °contre la gravité avec le coude fléchi. L’amplitude articulaire (sans douleur) latérale de l’épaule a été évaluée à 6 semaines (après l’intervention) et à 14 semaines (au moment d’un suivi). Aux deux temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule hémiplégique n’est pas plus efficace qu’un programme de réadaptation habituelle seul pour améliorer l’amplitude articulaire (sans douleur) de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Deux ECR de haute qualité (Ada et al., 2005 et Gustafsson & McKenna, 2006) ont examiné l’effet du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de haute qualité (Ada et al., 2005) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement statique du bras ou aucun programme de positionnement (groupe témoin). Le positionnement statique a été effectué en position couchée et assise lors de deux séances de 30 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 4 semaines. Les deux groupes ont reçu la réadaptation habituelle du membre supérieur et un programme d’exercices du membre supérieur pendant 4 semaines. L’amplitude articulaire passive durant la rotation externe et la flexion de l’épaule, de même que la contracture de la rotation externe et la flexion de l’épaule, ont été évaluées à 4 semaines (après l’intervention). Une différence significative entre les groupes a été relevée sur toutes les évaluations de l’amplitude articulaire passive (à l’exception de l’amplitude articulaire passive durant la flexion ou la contracture de la flexion de l’épaule), en faveur du groupe de positionnement comparé au groupe témoin.
Le second ECR de haute qualité (Gustafsson & McKenna, 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme d’étirement positionnel statique ou aucun programme d’étirement (groupe témoin). Le programme d’étirement comprenait des séances d’étirements, l’utilisation d’oreillers en position couchée et d’un repose-bras modulaire (Otto Bock) en position assise, lors de deux sessions de 20 minutes par jour pendant 4 semaines, alors que le groupe témoin utilisait des coussins de soutien de fabrication locale en position assise et couchée. L’amplitude articulaire (sans douleur) de la rotation externe de l’épaule a été évaluée à 4 semaines (après l’intervention). Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes contradictoires (niveau 4) ont été relevées au sujet de l’efficacité du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire de l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Tandis qu’un premier ECR de haute qualité relève une différence significative entre les groupes sur l’amplitude articulaire passive durant la rotation externe et la contracture de la rotation externe de l’épaule (mais pas sur la flexion) suivant un programme de positionnement statique du bras ; un second ECR de haute qualité n’a noté aucune différence significative entre les groupes sur l’amplitude articulaire (sans douleur) de la rotation externe de l’épaule suivant un programme d’étirement positionnel statique.
Note : Les deux groupes ont effectué le programme de positionnement en position couchée et assise pendant un intervalle de temps similaire (20-30 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 4 semaines). Les différences de résultats entre les études peuvent concerner des différences au niveau des positions utilisées ; le groupe qui a observé des différences significatives entre les groupes sur l’amplitude articulaire passive durant la rotation externe et la contracture de la rotation externe de l’épaule a positionné le bras à 45 degrés l’abduction de l’épaule (contre 90 degrés d’abduction de l’épaule) en position couchée et à 90 degrés de flexion de l’épaule (contre 90 degrés d’abduction de l’épaule) en position assise. De plus, cette étude a offert aux deux groupes des exercices du membre supérieur d’une durée de 10 minutes par jour (contre 30 minutes par jour pour l’autre étude).
Phase aiguë : Douleur à l’épaule
Un ECR de haute qualité (Hanger et al., 2000) et un ECR de faible qualité (Ancliffe, 1992) ont examiné l’effet de l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule hémiplégique sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
L’ECR de haute qualité (Hanger et al., 2000) a assigné aléatoirement les patients pour utiliser ou non une attelle à l’épaule lors de leur programme habituel de réadaptation. L’attelle a été portée pour soutenir l’épaule affectée durant 6 semaines, jusqu’au moment du congé ou jusqu’à ce que les patients puissent obtenir une abduction active de l’épaule de 90 °contre la gravité avec le coude fléchi. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 6 semaines (après l’intervention) et à 14 semaines (au moment d’un suivi), par une échelle visuelle analogue. Aux deux temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
L’ECR de faible qualité (Ancliffe, 1992) a assigné aléatoirement les patients pour utiliser ou non une attelle à l’épaule (le temps d’utilisation n’a pas été spécifié). Le nombre moyen de jours avant le début de la douleur à l’épaule a été calculé après l’intervention par le Ritchie Articular Index. Une différence significative entre les groupes a été relevé en faveur du groupe qui portaient une attelle comparés à ceux du groupe témoin.
Note : Cette étude a défini la signification statistique à p=0,01 pour compenser la petite taille de l’échantillon.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule hémiplégique n’est pas plus efficace qu’un programme de réadaptation habituelle pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Note : Cependant, un ECR de faible qualité a indiqué que l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule hémiplégique a réduit de façon significative le nombre moyen de jours avant le début de la douleur à l’épaule.
Deux ECR de haute qualité (Ada et al., 2005 et Gustafsson & McKenna, 2006) ont examiné l’effet du positionnement statique du bras sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de haute qualité (Ada et al., 2005) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement statique du bras ou aucun programme de positionnement (groupe témoin). Le positionnement statique a été effectué en position couchée et assise lors de deux séances de 30 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 4 semaines. Les deux groupes ont reçu la réadaptation habituelle du membre supérieur et un programme d’exercices du membre supérieur pendant 4 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) par une échelle visuelle analogue. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Le second ECR de haute qualité (Gustafsson & McKenna, 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme d’étirement positionnel statique ou aucun programme d’étirement (groupe témoin). Le programme d’étirement comprenait des séances d’étirements, l’utilisation d’oreillers en position couchée et d’un repose-bras modulaire (Otto Bock) en position assise, lors de deux sessions de 20 minutes par jour pendant 4 semaines, alors que le groupe témoin utilisait des coussins de soutien de fabrication locale en position assise et couchée. La douleur à l’épaule en mouvement et au repos ont été mesurées à 4 semaines (après l’intervention) respectivement par le Ritchie Articular Index et une échelle visuelle analogue. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée, sur aucune des mesures.
Conclusion : De fortes données probantes (niveau 1a), provenant de deux ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de positionnement statique en position couchée et assise n’est pas plus efficace que des interventions comparatives (ici, aucun positionnement ou un programme habituel de positionnement) pour réduire la douleur à l’épaule en mouvement ou au repos de patients en phase aiguë post-AVC.
Un ECR de haute qualité (Dromerick et al., 2009) a examiné l’effet de la Thérapie par contrainte induite du mouvement (TCIM) sur la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une TCIM habituel (thérapie de mise en forme pendant 2 heures par jour et 6 heures de contrainte par jour) ; une TCIM intensive (thérapie de mise en forme pendant 3 heures par jour et 90% de contrainte durant le temps d’éveil quotidien) ou la programme habituel d’ergothérapie comprenant un entraînement des AVQ et des exercices bilatéraux. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 14 jours (après l’intervention) et à 90 jours (au moment d’un suivi), par la Wong-Baker Faces Scale. Aux deux temps de mesure, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Les distinctions au niveau des différences d’intensité des TCIM ont été définies par les auteurs de l’étude.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que la TCIM n’est pas plus efficace qu’un programme d’ergothérapie habituel pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase aiguë de récupération post-AVC.
Note : Cet ECR de haute qualité n’a également relevé aucune différence au niveau de la douleur entre différentes intensités de TCIM modifiée.
Phase subaiguë : Positionnement
Deux ECR de haute qualité (Dean et al., 2000 et de Jong et al., 2006) ont examiné l’effet du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire de l’abduction de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de haute qualité (Dean et al., 2000) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme prolongé de positionnement ou le programme habituel de réadaptation multidisciplinaire. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée et assise lors de séances de 60 minutes par jour, 6 jours par semaine, durant 6 semaines. L’amplitude articulaire active de l’abduction de l’épaule et l’amplitude articulaire passive de la rotation externe de l’épaule ont été mesurées à 6 semaines (après l’intervention) à l’aide d’un goniomètre et d’un goniomètre de gravité. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Les auteurs font remarquer que l’étude ne possède pas suffisamment de puissance statistique pour produire des résultats concluants.
Le second ECR de haute qualité (de Jong et al., 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement du membre supérieur combiné au programme de réadaptation habituel ou le programme de réadaptation habituel seul. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée lors de séances de 60 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 5 semaines. L’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule et l’amplitude articulaire passive de la rotation externe et de la flexion de l’épaule ont été mesurées à 5 semaines (après l’intervention) à l’aide d’un goniomètre à fluide. Une différence significative entre les groupes a été relevée seulement sur la mesure de l’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule, en faveur du programme de positionnement comparé au programme de réadaptation habituel seul.
Conclusion : Des données probantes contradictoires (niveau 4) ont été relevées au sujet de l’efficacité du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire de l’abduction de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Tandis qu’un premier ECR de haute qualité indique qu’un programme de positionnement statique du bras n’est pas plus efficace qu’un programme habituel de réadaptation multidisciplinaire pour améliorer l’amplitude articulaire active de l’abduction de l’épaule ; un second ECR de haute qualité a indiqué qu’un programme de positionnement du membre supérieur combiné au programme de réadaptation habituel est plus efficace qu’un programme de réadaptation habituel seul pour améliorer l’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule.
Note : Les deux études ont utilisé une position couchée similaire (abduction maximale de l’épaule, rotation externe, extension du coude). Il est intéressant de remarquer que le groupe qui n’a noté aucune différence significative entre les groupes sur l’amplitude articulaire active de l’abduction de l’épaule a utilisé deux positions (couchée et assise) avec le bras à 90 degrés d’abduction de l’épaule, tandis que le groupe qui a relevé une différence significative entre les groupes sur l’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule n’a utilisé que la position couchée et a offert un programme de positionnement légèrement plus court (5 au lieu de 6 semaines).
Un ECR de haute qualité (de Jong et al., 2006) a examiné l’effet du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire passive de la flexion de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement du membre supérieur combiné au programme de réadaptation habituel ou le programme de réadaptation habituel seul. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée lors de séances de 60 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 5 semaines. L’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule et l’amplitude articulaire passive de la rotation externe et de la flexion de l’épaule ont été mesurées à 5 semaines (après l’intervention) à l’aide d’un goniomètre à fluide. Une différence significative entre les groupes a été relevée seulement sur la mesure de l’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule, en faveur du programme de positionnement comparé au programme de réadaptation habituel seul.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de positionnement statique du bras hémiplégique n’est pas plus efficace qu’un programme habituel de réadaptation pour améliorer l’amplitude articulaire passive de la flexion de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Deux ECR de haute qualité (Dean et al., 2000 et de Jong et al., 2006) ont examiné l’effet du positionnement statique du bras sur l’amplitude articulaire passive de la rotation externe de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de haute qualité (Dean et al., 2000) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme prolongé de positionnement ou le programme habituel de réadaptation multidisciplinaire. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée et assise lors de séances de 60 minutes par jour, 6 jours par semaine, durant 6 semaines. L’amplitude articulaire active de l’abduction de l’épaule et l’amplitude articulaire passive de la rotation externe de l’épaule ont été mesurées à 6 semaines (après l’intervention) à l’aide d’un goniomètre et d’un goniomètre de gravité. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Les auteurs font remarquer que l’étude ne possède pas suffisamment de puissance statistique pour produire des résultats concluants.
Le second ECR de haute qualité (de Jong et al., 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement du membre supérieur combiné au programme de réadaptation habituel ou le programme de réadaptation habituel seul. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée lors de séances de 60 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 5 semaines. L’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule et l’amplitude articulaire passive de la rotation externe et de la flexion de l’épaule ont été mesurées à 5 semaines (après l’intervention) à l’aide d’un goniomètre à fluide. Une différence significative entre les groupes a été relevée seulement sur la mesure de l’amplitude articulaire passive de l’abduction de l’épaule, en faveur du programme de positionnement comparé au programme de réadaptation habituel seul.
Conclusion : De fortes données probantes (niveau 1a), provenant de deux ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de positionnement statique du bras hémiplégique n’est pas plus efficace qu’un programme habituel de réadaptation pour améliorer l’amplitude articulaire passive de la rotation externe de l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Note : Bien que les résultats comparables de ces deux ECR de haute qualité donnent un indice d’un fort niveau d’évidence, il est important de noter que les deux études ont utilisé de petites tailles d’échantillon et, en tant que tel, ne possèdent pas suffisamment de puissance statistique pour produire des résultats concluants.
Deux ECR de haute qualité (Dean et al., 2000 et de Jong et al., 2006) ont examiné l’effet du positionnement statique du bras sur la douleur à l’épaule au repos et en mouvement de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Le premier ECR de haute qualité (Dean et al., 2000) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme prolongé de positionnement ou le programme habituel de réadaptation multidisciplinaire. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée et assise lors de séances de 60 minutes par jour, 6 jours par semaine, durant 6 semaines (en position couchée avec l’épaule en abduction, rotation externe et flexion du coude maximales et confortables ; en position couchée avec l’épaule en abduction à 90°, rotation externe et flexion du coude maximales et tolérables ; en position assise avec la flexion de l’épaule à 90°, l’extension du coude et du poignet et l’étirement de la palme de la main). La douleur à l’épaule au repos et en mouvement (lors de l’habillage) ont été mesurées à 6 semaines (après l’intervention), par une échelle visuelle analogue. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Les auteurs font remarquer que l’étude ne possède pas suffisamment de puissance statistique pour produire des résultats concluants.
Le second ECR de haute qualité (de Jong et al., 2006) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un programme de positionnement du membre supérieur combiné au programme de réadaptation habituel ou le programme de réadaptation habituel seul. Le programme de positionnement a été effectué en position couchée lors de séances de 60 minutes par jour, 5 jours par semaine, durant 5 semaines. La douleur à l’épaule au repos et après l’exécution de mouvements passifs (abduction de l’épaule, rotation externe, flexion de l’épaule, extension du coude, supination de l’avant-bras) ont été mesurées à 5 semaines (après l’intervention), par l’Ashworth Scale et à l’aide d’un goniomètre à fluide. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée sur aucune des mesures.
Conclusion : De fortes données probantes (niveau 1a), provenant de deux ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de positionnement statique du bras hémiplégique n’est pas plus efficace qu’un programme habituel de réadaptation pour réduire la douleur à l’épaule au repos et en mouvement de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Note : Bien que les résultats comparables de ces deux ECR de haute qualité donnent un indice d’un fort niveau d’évidence, il est important de noter que les deux études ont utilisé de petites tailles d’échantillon et, en tant que tel, ne possèdent pas suffisamment de puissance statistique pour produire des résultats concluants.
Phase subaiguë : Douleur à l’épaule
Une étude de cas unique (Lindfield et al., 2002) a examiné l’effet de l’acupuncture sur la douleur à l’épaule d’un patient en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cette étude a assigné ce patient pour recevoir 5 séances d’acupuncture sur l’épaule affectée. La douleur à l’épaule du patient a été mesurée à 15 jours (après l’intervention) à l’aide d’une échelle visuelle analogue. Une réduction de la douleur à l’épaule de même qu’une diminution de l’utilisation d’antidouleur ont été notées.
Note : Les résultats des analyses statistiques n’ont pas été documentés.
Conclusion : Des données probantes insuffisantes (niveau 5) ont été relevées au sujet de l’efficacité de l’acupuncture pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cependant, une étude de cas unique a noté une réduction de la douleur à l’épaule de même qu’une diminution de l’utilisation d’antidouleur suivant des séances d’acupuncture.
Un ECR de haute qualité (Shin & Lee, 2007) a examiné l’effet de l’aromathérapie par acupression sur la douleur à l’épaule hémiplégique de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients pour recevoir des séances d’aromathérapie par acupression utilisant l’essence de lavande, de romarin et de menthe ou des séances d’acupression traditionnelle (à sec). Tous les participants recevaient l’acupression sur l’épaule affectée lors de séances de 20 minutes, 2 fois par jour, durant 2 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 2 semaines (après l’intervention) à l’aide d’une échelle verbale à 8 points. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de l’aromathérapie par acupression comparée à l’acupression traditionnelle.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que l’aromathérapie par acupression est plus efficace que l’acupression traditionnelle (à sec) pour réduire la douleur à l’épaule hémiplégique de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Un ECR de haute qualité (Cacchio et al., 2009a) a examiné l’effet de la thérapie par le miroir sur la douleur au membre supérieur de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1 pour recevoir une thérapie par le miroir combinée au programme de réadaptation habituel ou le programme de réadaptation habituel seul. La douleur à l’épaule au repos a été mesurée à 1 semaine (après l’intervention) et à 6 mois (au moment d’un suivi) par une échelle visuelle analogue. Aux deux temps de mesure, une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la thérapie par le miroir combinée au programme de réadaptation habituel comparée au programme de réadaptation habituel seul.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que la thérapie par le miroir combinée à un programme de réadaptation habituel est plus efficace qu’un programme de réadaptation habituel seul pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC et présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1.
Phase subaiguë : Emploi d’attelle
Un ECR de haute qualité (Griffin & Bernhardt, 2006) a examiné l’effet de l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule sur l’amplitude articulaire de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement des patients à risque de développer de la douleur à l’épaule hémiplégique pour recevoir une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée au programme de soins habituel, une thérapie par l’emploi d’attelle placebo combinée au programme de soins habituel, ou le programme de soins habituel seul. L’amplitude musculaire de la flexion, de l’abduction et de la rotation externe de l’épaule ont été mesurées à 4 semaines (après l’intervention). Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée à un programme de soins habituel n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, une thérapie par l’emploi d’attelle placebo ou un programme de soins habituel seul) pour améliorer l’amplitude articulaire de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Un ECR de haute qualité (Griffin & Bernhardt, 2006) a examiné l’effet de l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule sur la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement des patients à risque de développer de la douleur à l’épaule hémiplégique pour recevoir une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée au programme de soins habituel, une thérapie par l’emploi d’attelle placebo combinée au programme de soins habituel ou le programme de soins habituel seul. Le nombre moyen de jours sans douleur à l’épaule a été mesuré à 4 semaines (après l’intervention) par le Ritchie Articular Index. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée comparée au programme de soins habituel seul. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée entre la thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée comparée à la thérapie par l’emploi d’attelle placebo.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée à un programme de soins habituel est plus efficace qu’un programme de soins habituel seul (mais plus efficace qu’une thérapie par l’emploi d’attelle placebo) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Un ECR de haute qualité (Griffin & Bernhardt, 2006) a examiné l’effet de l’emploi d’attelle au niveau de l’épaule sur le tonus musculaire de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement des patients à risque de développer de la douleur à l’épaule hémiplégique pour recevoir une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée au programme de soins habituel, une thérapie par l’emploi d’attelle placebo combinée au programme de soins habituel ou le programme de soins habituel seul. Le tonus musculaire des patients a été mesuré à 4 semaines (après l’intervention) par la Modified Ashworth Scale. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’une thérapie par l’emploi d’attelle pour soutenir l’épaule affectée combinée à un programme de soins habituel n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, une thérapie par l’emploi d’attelle placebo ou un programme de soins habituel seul) pour augmenter le tonus musculaire à l’épaule hémiplégique de patients en phase subaiguë de récupération post-AVC.
Phase chronique : Imagerie mentale
Un ECR de qualité acceptable (Cacchio et al., 2009b) a examiné l’effet de l’imagerie mentale sur la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1 pour recevoir de l’imagerie mentale, une thérapie active par le miroir ou une thérapie par un miroir couvert. L’intervention s’est effectuée lors de séances quotidiennes de 30 minutes durant 4 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) par une échelle visuelle analogue. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la thérapie active par le miroir comparée à l’imagerie mentale et à la thérapie par un miroir couvert.
Note : Après l’intervention, 12 participants ont inversé leur groupe respectif, passant du groupe de thérapie active par le miroir dans le groupe d’image mentale et de thérapie par un miroir couvert. Une réduction significative de la douleur a alors été relevée chez les participants qui ont été déplacés dans le groupe de thérapie active par le miroir.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent que l’imagerie mentale n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, une thérapie active par le miroir ou à une thérapie par un miroir couvert) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC et présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1.
Phase chronique : Thérapie par le miroir
Un ECR de qualité acceptable (Cacchio et al., 2009b) a examiné l’effet de la thérapie par le miroir sur la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1 pour recevoir une thérapie active par le miroir, une thérapie par un miroir couvert ou de l’imagerie mentale. L’intervention s’est effectuée lors de séances quotidiennes de 30 minutes durant 4 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) par une échelle visuelle analogue. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la thérapie active par le miroir comparée à la thérapie par un miroir couvert et à l’imagerie mentale.
Note : Après l’intervention, 12 participants ont inversé leur groupe respectif, passant du groupe de thérapie active par le miroir dans le groupe de thérapie par un miroir couvert et d’image mentale. Une réduction significative de la douleur a alors été relevée chez les participants qui ont été déplacés dans le groupe de thérapie active par le miroir.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent que la thérapie par le miroir est plus efficace qu’une intervention comparative (ici, une thérapie par un miroir couvert et de l’imagerie mentale) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC et présentant un syndrome douloureux régional complexe de type 1.
Phase chronique : Stimulation Électrique Fonctionnelle
Un ECR de qualité acceptable (Wang et al., 2002) a examiné l’effet de la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF) sur l’amplitude articulaire de l’épaule (sans douleur) de patients ayant subi un AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients en phase aiguë ou chronique de récupération post-AVC pour recevoir une courte SEF (un cycle de SEF) ou une longue SEF (deux cycles de SEF intercalés dans un programme de 6 semaines de réadaptation habituelle seule). Chacun des cycles de SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 6 heures par jour, 5 jours par semaine, durant 6 semaines. L’amplitude articulaire passive (sans douleur) de la rotation externe de l’épaule a été mesurée à 6, 12 et 18 semaines (après chaque cycle d’intervention). À 6 ou 12 semaines, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée chez les patients en phase chronique de récupération ; les deux groupes ayant reçu la même intervention (6 semaines de SEF suivies de 6 semaines de réadaptation). À 18 semaines, moment auquel seul le deuxième groupe avait reçu un deuxième cycle de SEF (permettant une comparaison de SEF et non SEF), aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent que la SEF n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, aucune SEF) pour améliorer l’amplitude articulaire de l’épaule (sans douleur) de patients en phase chronique de récupération post-AVC.
Un ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur la déchirure de la coiffe du rotateur de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule pour recevoir une SEF appliquée aux muscles supra-épineux (SEF-S), une SEF appliquée aux muscles deltoïdes (SEF-D) ou aucune SEF. Tous les patients ont également reçu la physiothérapie habituelle incluant de l’assistance neuromusculaire, une mobilisation articulaire et des exercices d’étirements musculaires. La SEF a été appliquée à une fréquence de 20Hz, lors de séances de 5 à 15 minutes, 2 fois par jour, 5 jours par semaines, durant 6 semaines. La déchirure de la coiffe du rotateur de l’épaule a été mesurée à 6 semaines (après l’intervention) par de l’imagerie par résonnance magnétique. Aucun changement significatif entre les groupes n’a été notée.
Note : Les résultats des analyses statistiques n’ont pas été documentés.
Conclusion : Des données probantes insuffisantes (niveau 5) ont été relevées au sujet de l’efficacité de la SEF sur la déchirure de la coiffe du rotateur de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cependant, un ECR de qualité acceptable n’a noté aucun changement significatif entre les groupes sur la déchirure de la coiffe du rotateur de l’épaule suivant une SEF appliquée aux muscles supra-épineux ou aux muscles deltoïdes chez des patients en phase chronique de récupération post-AVC avec subluxation de l’épaule.
Un ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule pour recevoir une SEF appliquée aux muscles supra-épineux (SEF-S), une SEF appliquée aux muscles deltoïdes (SEF-D) ou aucune SEF. Tous les patients ont également reçu la physiothérapie habituelle incluant de l’assistance neuromusculaire, une mobilisation articulaire et des exercices d’étirements musculaires. La SEF a été appliquée à une fréquence de 20Hz, lors de séances de 5 à 15 minutes, 2 fois par jour, 5 jours par semaines, durant 6 semaines. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 6 semaines (après l’intervention) par une échelle visuelle analogue. Aucune amélioration significative entre les groupes n’a été notée.
Note : Les résultats des analyses statistiques n’ont pas été documentés.
Conclusion : Des données probantes insuffisantes (niveau 5) ont été relevées au sujet de l’efficacité de la SEF pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cependant, un ECR de qualité acceptable n’a noté aucune amélioration significative entre les groupes sur la douleur à l’épaule suivant une SEF appliquée aux muscles supra-épineux ou aux muscles deltoïdes chez des patients en phase chronique de récupération post-AVC avec subluxation de l’épaule.
Un ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur la force de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule pour recevoir une SEF appliquée aux muscles supra-épineux (SEF-S), une SEF appliquée aux muscles deltoïdes (SEF-D) ou aucune SEF. Tous les patients ont également reçu la physiothérapie habituelle incluant de l’assistance neuromusculaire, une mobilisation articulaire et des exercices d’étirements musculaires. La SEF a été appliquée à une fréquence de 20Hz, lors de séances de 5 à 15 minutes, 2 fois par jour, 5 jours par semaines, durant 6 semaines. La force maximale de l’abduction active de l’épaule a été mesurée à 6 semaines (après l’intervention). Le groupe qui a reçu la SEF-D a démontré une amélioration significative de la force de l’épaule, tandis que les autres groupes n’ont démontré aucune amélioration significative.
Note : Les résultats des analyses statistiques n’ont pas été documentés.
Conclusion : Des données probantes insuffisantes (niveau 5) ont été relevées au sujet de l’efficacité de la SEF pour améliorer la force de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cependant, un ECR de qualité acceptable a relevé une amélioration significative de la force de l’épaule suivant une SEF appliquée aux muscles deltoïdes chez des patients en phase chronique de récupération post-AVC avec subluxation de l’épaule.
Deux ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999 et Wang et al., 2002) ont examiné l’effet de la SEF sur la subluxation de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC.
Le premier ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999) a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule pour recevoir une SEF appliquée aux muscles supra-épineux (SEF-S), une SEF appliquée aux muscles deltoïdes (SEF-D) ou aucune SEF (groupe témoin). Tous les patients ont également reçu la physiothérapie habituelle incluant de l’assistance neuromusculaire, une mobilisation articulaire et des exercices d’étirements musculaires. La SEF a été appliquée à une fréquence de 20Hz, lors de séances de 5 à 15 minutes, 2 fois par jour, 5 jours par semaines, durant 6 semaines. La subluxation de l’épaule a été mesurée à 6 semaines (après l’intervention) par radiographie. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de deux groupes de SEF comparées au groupe témoin.
Le second ECR de qualité acceptable (Wang et al., 2002) a assigné aléatoirement les patients en phase aiguë ou chronique de récupération post-AVC pour recevoir une courte SEF (un cycle de SEF) ou une longue SEF (deux cycles de SEF intercalés dans un programme de 6 semaines de réadaptation habituelle seule). Chacun des cycles de SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule lors de séances de 6 heures par jour, 5 jours par semaine, durant 6 semaines. La subluxation de l’épaule a été mesurée à 6, 12 et 18 semaines (après chaque cycle d’intervention). À 6 ou 12 semaines, aucune différence significative entre les groupes n’a été notée chez les patients en phase chronique de récupération ; les deux groupes ayant reçu la même intervention (6 semaines de SEF suivies de 6 semaines de réadaptation). À 18 semaines, moment auquel seul le deuxième groupe avait reçu un deuxième cycle de SEF (permettant une comparaison de SEF et non SEF), aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes contradictoires (niveau 4) ont été relevées au sujet de l’efficacité de la SEF sur la subluxation de l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Tandis qu’un premier ECR de qualité acceptable indique une différence significative entre les groupes sur la subluxation de l’épaule suivant une SEF appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes ; un second ECR de qualité acceptable n’a indiqué aucune différence significative entre les groupes sur la subluxation de l’épaule suivant deux différents cycles de SEF.
Un ECR de qualité acceptable (Kobayashi et al., 1999) a examiné l’effet de la SEF sur le tonus musculaire de l’épaule hémiplégique de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients avec subluxation de l’épaule pour recevoir une SEF appliquée aux muscles supra-épineux (SEF-S), une SEF appliquée aux muscles deltoïdes (SEF-D) ou aucune SEF. Tous les patients ont également reçu la physiothérapie habituelle incluant de l’assistance neuromusculaire, une mobilisation articulaire et des exercices d’étirements musculaires. La SEF a été appliquée à une fréquence de 20Hz, lors de séances de 5 à 15 minutes, 2 fois par jour, 5 jours par semaines, durant 6 semaines. Le tonus musculaire du muscle grand pectoral a été mesuré à 6 semaines (après l’intervention) par la Modified Ashworth Scale. Aucune changement significatif entre les groupes n’a été notée.
Note : Les résultats des analyses statistiques n’ont pas été documentés.
Conclusion : Des données probantes insuffisantes (niveau 5) ont été relevées au sujet de l’efficacité de la SEF pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase chronique de récupération post-AVC. Cependant, un ECR de qualité acceptable n’a noté aucun changement significatif du tonus musculaire de l’épaule hémiplégique suivant une SEF appliquée aux muscles supra-épineux ou aux muscles deltoïdes chez des patients en phase chronique de récupération post-AVC avec subluxation de l’épaule.
Phase de récupération non spécifique à une période : Amplitude articulaire (sans douleur)
Une étude quasi-expérimentale (Tyson & Chissim, 2002) a examiné l’effet des techniques de manipulation sur l’amplitude articulaire de l’épaule (sans douleur) de patients en phase aiguë et chronique de récupération post-AVC. Cette étude quasi-expérimentale a assigné les patients ayant subi un AVC (le temps depuis l’AVC va de 1 à 89 semaines, moyenne de temps depuis l’AVC de 21.3 semaines) pour recevoir une manipulation axillaire ou une manipulation à prises distales selon un ordre aléatoire. L’amplitude articulaire de la flexion l’épaule (sans douleur) a été mesurée à l’aide d’un goniomètre à bulles durant les manipulations. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la manipulation axillaire comparée à la manipulation à prises distales.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’une étude quasi-expérimentale, indiquent qu’une manipulation axillaire est plus efficace qu’une manipulation à prises distales pour améliorer l’amplitude articulaire de la flexion de l’épaule (sans douleur) de patients en phase aiguë et chronique de récupération post-AVC.
Un ECR de qualité acceptable (Koyuncu et al., 2010) a examiné l’effet de la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF) sur l’amplitude articulaire (sans douleur) de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule affectée, 5 fois par jour, lors de séances quotidiennes de 1 heure, durant 4 semaines. L’amplitude articulaire active et passive de l’épaule ont été mesurées à 4 semaines (après l’intervention) à l’aide d’une échelle visuelle analogue. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF n’est pas plus efficace que la réadaptation habituelle seule pour améliorer l’amplitude articulaire de l’épaule (sans douleur) de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC.
Phase de récupération non spécifique à une période : Douleur à l’épaule
Un ECR de qualité acceptable (Partridge et al., 1990) a examiné l’effet de la cryothérapie sur la douleur à l’épaule hémiplégique de patients en phase de récupération post-AVC allant d’aiguë à chronique. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients pour recevoir des séances de cryothérapie combinées à des exercices d’amplitude articulaire active du membre supérieur ou de la physiothérapie quotidienne orientée selon l’approche Bobath durant 4 semaines. Les séances de cryothérapie consistent en des applications de glace à l’épaule, à chaque jour, pour une durée de 10 minutes. La douleur à l’épaule au repos et en mouvement et la réponse affective des patient à la douleur ont été mesurées à 4 semaines (après l’intervention), respectivement par une échelle à 6 points et une échelle à 4 points. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée, sur aucune des mesures.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent que la cryothérapie n’est pas plus efficace qu’une intervention comparative (ici, la physiothérapie orientée selon l’approche Bobath) pour réduire la douleur à l’épaule hémiplégique de patients en phase de récupération post-AVC allant d’aiguë à chronique. En fait, la cryothérapie a entraîné une plus grande fréquence de douleur que l’intervention comparative.
Un ECR de haute qualité (Mok & Woo, 2004) a examiné l’effet du massage sur la douleur à l’épaule de patients âgés ayant subi un AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement des patients (la phase de récupération post-AVC n’a pas été spécifiée) pour recevoir des massages au dos, en douceur, combinés aux soins infirmiers habituels ou les soins infirmiers habituels seuls. La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 7 jours (après l’intervention) et à 10 jours (au moment d’un suivi), par une échelle visuelle analogue. Aux deux temps de mesure, une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur du groupe de massage comparé aux soins infirmiers habituels seuls.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que le massage est plus efficace que les soins infirmiers habituels seuls pour réduire la douleur à l’épaule de patients âgés ayant subi un AVC.
Un ECR de qualité acceptable (Koyuncu et al., 2010) a examiné l’effet de la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF) sur la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule affectée, 5 fois par jour, lors de séances quotidiennes de 1 heure, durant 4 semaines. La douleur au repos, et la douleur associée à l’amplitude articulaire active et passive de la flexion et de l’abduction de l’épaule, ont été mesurées à 4 semaines (après l’intervention) à l’aide d’une échelle visuelle analogue. Aucune différence significative entre les groupes n’a été notée, sur aucune des mesures.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF n’est pas plus efficace que la réadaptation habituelle seule pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC.
Un ECR de haute qualité (Underwood et al., 2006) a examiné l’effet de la Thérapie par Contrainte Induite du Mouvement (TCIM) sur la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement des patients qui participaient au programme EXCITE pour recevoir immédiatement une TCIM ou une TCIM reportée (à un an après l’inscription à l’étude). La douleur à l’épaule des patients a été mesurée à 2 semaines (après l’intervention) par la sous-échelle Douleur articulaire de la Fugl-Meyer Assessment. Aucune différence significative n’a été notée sur la douleur à l’épaule.
Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent que la TCIM n’est pas plus efficace qu’une intervention témoin (ici, aucune TCIM*) pour réduire la douleur à l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC.
* Cette étude a utilisé une « TCIM reportée » comme intervention témoin (les patients de ce groupe recevront une TCIM approximativement 12 mois après le groupe d’intervention). Le groupe témoin n’ayant pas encore reçu la TCIM à 2 semaines, moment où le groupe d’intervention a terminé la sienne, les auteurs considèrent l’intervention témoin comme « aucune TCIM ».
Phase de récupération non spécifique à une période : Subluxation de l’épaule
Un ECR de qualité acceptable (Koyuncu et al., 2010) a examiné l’effet de la Stimulation Électrique Fonctionnelle (SEF) sur la subluxation de l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une SEF combinée à la réadaptation habituelle ou la réadaptation habituelle seule. La SEF a été appliquée aux muscles supra-épineux et deltoïdes postérieurs de l’épaule affectée, 5 fois par jour, lors de séances quotidiennes de 1 heure, durant 4 semaines. La subluxation de l’épaule a été mesurée à 4 semaines (après l’intervention) par radiographie et selon la Van Langenberghe Classification. Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la SEF comparée à la réadaptation habituelle seule.
Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent qu’une SEF est plus efficace que la réadaptation habituelle seule pour réduire la subluxation de l’épaule de patients en phase subaiguë et chronique de récupération post-AVC.
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