Modified Rankin Scale (MRS)

Évidences révisées en date du 19-08-2008
Auteur(s)* : Lisa Zeltzer, MSc OT
Éditeur(s) : Nicol Korner-Bitensky, PhD OT ; Elissa Sitcoff, BA BSc ; Sabrina Figueiredo, BSc
Version française en traduction libre : Alexandra Matteau

But

La Modified Rankin Scale (MRS) est une échelle d’évaluation de résultats globaux d’un seul item pour les patients post-AVC. Elle est utilisée pour catégoriser le niveau d’indépendance fonctionnelle en fonction des activités pré-AVC plutôt que sur l’observation de la performance lors de l’exécution d’une tâche spécifique.

Note : Le nom des instruments de mesure qui, en anglais, sont identifiés et nommés par des noms de genre féminin en français – ex. « Batterie » (Battery), « Catégorie » (Category), « Échelle » (Scale, Ladder), « Évaluation » (Assessment) ou « Mesure » (Measure) – sont traduits en français par le genre féminin.

Revue détaillée

But de la mesure

La Modified Rankin Scale (MRS) est une échelle d’évaluation de résultats globaux d’un seul item pour les patients post-AVC. Elle est utilisée pour catégoriser le niveau d’indépendance fonctionnelle en fonction des activités pré-AVC plutôt que sur l’observation de la performance lors de l’exécution d’une tâche spécifique.

Versions disponibles

La Rankin Scale originale a été développée en Écosse en 1975 et était utilisée pour évaluer le handicap de patients en phase aiguë de récupération post-AVC (Rankin, 1957). Elle est constituée d’un seul item, avec 5 niveaux correspondant à aucun handicap, handicap léger, modéré, modérément sévère et sévère. La Rankin Scale a été modifiée en 1988 dans le cadre d’une étude sur l’aspirine dans la prévention des AVC (UK-TIA Study Group, 1988) et a été rebaptisée Modified Rankin Scale (MRS). Cette modification n’a pas été documentée dans l’étude sur l’aspirine, mais elle a été décrite par la suite par van Swieten, Koudstaal, Visser, Schouten et van Gijn (1988). Un niveau additionnel a été inclus (niveau 0 = aucun symptôme) en raison de préoccupations exprimées au niveau d’un manque d’exhaustivité du classement. La formulation des définitions des niveaux 1 et 2 a également été modifiée en raison de préoccupations d’ambiguïté (Bamford, Sandercock, Warlow & Slattery, 1989). Les changements ont aussi été effectués pour s’adapter aux troubles de langage et aux déficits cognitifs, pour permettre la comparaison entre les patients avec différents types de déficits neurologiques, et pour ajouter une nouvelle dimension en se référant aux activités antérieures (van Swieten et al., 1988).

Caractéristiques de la mesure

Items :

La MRS est une échelle à un seul item.

La méthode habituelle d’administration de la MRS se fait lors d’un processus d’entrevue guidée. L’évaluation s’effectue en interrogeant le patient sur ses activités de la vie quotidienne, incluant les activités extérieures. Les informations concernant les déficits neurologiques du patient lors de l’examen, incluant l’aphasie et les déficits intellectuels, doivent être obtenues. Tous les aspects de la performance physique et mentale, incluant le discours du patient, doivent être combinés dans le choix d’un seul niveau de la MRS.

Les catégories dans la MRS ont été critiquées comme étant larges et mal définies, ainsi que laissées à l’interprétation de chaque évaluateur (Wilson et al., 2002). Un format d’entrevue structurée est disponible pour l’administration de la MRS (voir la section des versions alternatives de la Modified Rankin Scale (MRS).

Cotation :

Un seul niveau de la MRS devrait être attribué selon les critères suivants (Dromerick, Edwards & Diringer, 2003) :

Niveau de Rankin Description
0 Aucun symptôme
1 Aucune incapacité significative en dépit des symptômes; capable d’effectuer toutes les tâches et activités habituelles.
2 Handicap léger : incapable d’effectuer toutes les activités antérieures, mais capable de s’occuper de ses propres affaires sans assistance.
3 Handicap modéré : nécessitant de l’aide, mais capable de marcher sans assistance*.
4 Handicap modérément sévère : incapable de marcher sans assistance et incapable de s’occuper de ses propres besoins corporels sans assistance.
5 Handicap sévère : alité, incontinent et nécessitant de l’attention et des soins infirmiers constants.

* Il n’est pas clair si le terme « sans assistance » permet des aides ou des modifications, ou s’il se réfère uniquement à l’aide d’une autre personne.

Certaines études ont examiné la capacité des scores de la MRS à être dichotomisé. de Haan, Limburg, Bossuyt, van der Meulen et Aaronson (1995) ont suggéré que les scores de la MRS soient dichotomisés à des fins de comparaison pour évaluer l’efficacité d’une intervention. Ils ont suggéré que le score de 0-3 indique un handicap léger à modéré et que le score de 4-5 indique un handicap sévère. Actuellement, il n’y a pas de méthode de dichotomisation standardisée ou uniforme (Sulter, Steen, & de Keyser, 1999), puisqu’il n’y a pas de consensus concernant un résultat favorable vs un résultat défavorable en ce qui concerne les scores de Rankin. La dichotomisation a également été critiquée comme étant associée à une perte d’information pour déterminer les avantages découlant d’une intervention de réadaptation particulière. Par exemple, Lai et Duncan (2001) ont noté que 62% des patients inclus dans leur étude ont connu un rétablissement représenté par un déplacement de 1 niveau de Rankin ou plus, dans les 3 premiers mois suivant l’AVC. Si ces déplacements étaient entre les niveaux 0 et 1, ou entre les niveaux 4 et 5, par exemple, aucun changement n’aurait été relevé en utilisant un système dichotomisé de résultats dans lequel le résultat favorable était défini comme MRS = 0, 1 et 2, et le résultat défavorable était défini comme MRS = 3, 4 et 5. Dans une étude de Weisscher, Vermeulen, Roos et de Haan (2008), 15% des patients étaient classés comme ayant un résultat favorable lorsqu’il était défini comme MRS = 0, 1. Chez ces patients, 84% étaient capables d’effectuer des activités extérieures. Lorsque le résultat favorable était défini comme MRS = 0, 2, 37% étaient classés comme ayant un résultat favorable. Toutefois, chez ce groupe, seulement 56% étaient capables d’effectuer des activités extérieures. Lai et Duncan (2001) ont suggéré que la transition dans les niveaux de Rankin peut être plus appropriée dans l’évaluation du bénéfice d’une intervention. Weisscher et al. (2008) ont déclaré que définir des résultats favorable et défavorable est une décision arbitraire.

Les auteurs suggèrent que si le résultat favorable est exprimé par la capacité d’effectuer des activités extérieures, alors le score 0, 1 devrait être choisi. Toutefois, si les activités complexes de la vie quotidienne sont considérées comme le principal résultat, alors un score de 0, 2 à la MRS devrait être considéré comme la meilleure option de dichotomisation. Sulter et al. (1999) suggèrent que la définition appropriée est peut-être que le résultat défavorable existe si l’une des situations suivantes survient : décès, institutionnalisation en raison d’un AVC, score à la MRS > 3 ou score à l’Indice de Barthel < 60.

Durée :

5-15 minutes (New & Bushbinder, 2006).

Sous-échelles :

Il n’y a pas de sous-échelles à la MRS.

Équipements :

L’administration de la MRS ne requiert pas d’équipement spécialisé.

Formation :

Aucune formation formelle n’est nécessaire pour administrer la MRS.

Versions alternatives de la Modified Rankin Scale (MRS)

  • Modified Rankin Scale-Structured Interview (MRS-SI) (Wilson et al., 2002).

Wilson et al. (2002) ont développé une entrevue structurée pour améliorer la fidélité inter-juges de la MRS. L’entrevue structurée diffère de l’entrevue guidée habituelle de la MRS en définissant des questions spécifiques pour noter chaque catégorie. L’entrevue structurée développée pour l’étude se composait de 5 sections : (1) soins constants (ex : est-ce que la personne nécessite des soins constants ?), (2) activités de base de la vie quotidienne (ex. est-ce que l’aide est essentielle pour manger, utiliser la toilette, l’hygiène quotidienne ou marcher ?), (3) les activités de la vie domestique (ex. est-ce que l’aide est essentielle pour préparer un repas simple, faire les tâches ménagères, s’occuper de l’argent, faire des courses ou se déplacer localement ?), (4) limitations dans la participation au rôle social habituel (ex : est-ce qu’il y a eu un changement dans la capacité de la personne à participer aux activités sociales et aux activités de loisirs antérieures ?) et (5) liste de vérification pour la présence de symptômes communs aux AVC (ex : est-ce que la personne a de la difficulté à lire/écrire, parler ou trouver le bon mot, des problèmes avec l’équilibre/la coordination, des problèmes visuels, de l’engourdissement, de la difficulté avec la déglutition ou d’autres symptômes découlant d’un AVC ?). La fidélité inter-juges a significativement augmenté après la formation sur l’entrevue structurée (Wilson et al., 2005). De plus, le degré de désaccord entre les évaluateurs à la MRS-SI était inférieur à ce qui a été observé avec la MRS.

Pertinence de l’évaluation selon la clientèle

Peut être utilisé avec :

  • Les patients ayant subi un AVC.

Ne devrait pas être utilisé avec :

  • La MRS n’a pas été évaluée pour l’utilisation avec des proches aidants.

Dans quelles langues la mesure est-elle disponible ?

La MRS est disponible en :

  • Allemand (Berger et al., 1999)
  • Perse (Oveisgharan et al., 2006)
  • Néerlandais (ex. Hop, Rinkel, Algra, & van Gijn, 1998)

Sommaire

Que mesure l’outil ? Le niveau d’indépendance fonctionnelle post-AVC.
Avec quelles clientèles l’outil peut-il être utilisé ? Les patients ayant subi un AVC.
Est-ce un outil de dépistage ou d’évaluation ? Évaluation
Temps d’administration La MRS prend 5 à 15 minutes pour être administrée.
Versions Original Rankin Scale (RS), Modified Rankin Scale-Structured Interview (MRS-SI).
Langues Allemand, anglais, perse et néerlandais
Propriétés psychométriques
Fidélité Cohérence interne :
Aucune étude n’a examiné la cohérence interne de la MRS.

Test-retest :
Deux études ont examiné la fidélité test-retest de la MRS et ont relevé une excellente fidélité test-retest.

Intra-juge :
Seulement une étude a examiné la fidélité intra-juge et a relevé une excellente fidélité intra-juge.

Inter-juges :
Six études ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS : Deux ont relevé une fidélité inter-juges allant d’adéquate à excellent ; trois ont relevé une excellente fidélité inter-juges (note : une étude a utilisé un schéma de guide d’entrevue élargi – format d’entrevue guidée -, deux ont relevé des différences systématiques entre les évaluateurs en utilisant une ANOVA), et une étude a relevé une faible fidélité inter-juges.

Validité Critère :
Concourante :
Excellentes corrélations avec l’Indice de Barthel, le Frenchay Activities Index, le domaine Moteur de la Mesure de l’indépendance fonctionnelle, la sous-échelle Physique de la Short Form-36 et l’Euroqol 5D. Corrélations adéquates avec le Stroke-Adapted Sickness Impact Profile-30 et l’Échelle de coma de Glasgow, ainsi que des corrélations allant d’adéquates à excellentes avec les résultats d’Imagerie par résonance magnétique (IRM).

Prédictive :
Les prédicteurs les plus pertinents se sont avérés les scores à la MRS avant l’AVC, la présence de diabète et la sévérité de la faiblesse du bras gauche.

Construit :
Convergente/Discriminante :
Une étude a relevé que la MRS était étroitement liée à l’Échelle de coma de Glasgow, la NIH Stroke Scale et l’Indice de Barthel. Une étude a relevé une excellente corrélation entre la MRS et l’Indice de Barthel. Une étude a relevé d’excellentes corrélations entre la MRS et cinq échelles de déficience (l’Orgogozo Scale, la NIH Stroke Scale, la Canadian Neurological Scale, la Mathew scale, et la Scandinavian Stroke Scale). Finalement, une étude a relevé une faible corrélation entre la MRS et les sous-échelles Vivacité et Interaction sociale du Sickness Impact Profile.

Effets plancher/plafond Une étude a examiné les effets planchers de la MRS et a relevé des effets de plancher adéquats.
Est-ce que l’outil est sensible aux changements ? Une étude a examiné la sensibilité à détecter le changement de la MRS lorsqu’elle est administrée à des patients hospitalisés en réadaptation post-AVC au moment de l’admission et lors du congé, et a noté que la MRS est peu efficace pour détecter le changement.
Acceptabilité La MRS n’a pas été évaluée pour l’utilisation avec des proches aidants.
Faisabilité La MRS est une échelle d’évaluation de résultats globaux d’un seul item qui prend 5 à 15 minutes pour être administrée et qui ne requiert pas de formation formelle ou d’équipement spécialisé. Les catégories de la MRS ont été critiquées pour être larges, mal définies et laissées à l’interprétation de l’évaluateur. La MRS-Structured Interview (MRS-SI) diffère de la forme habituelle d’entrevue guidée de la MRS en définissant des questions spécifiques pour noter chaque catégorie. Il a été démontré que la fidélité inter-juges de la MRS s’améliore avec l’utilisation de cette forme d’entrevue structurée.
Comment obtenir l’outil ? Veuillez cliquer ici pour obtenir un exemplaire de la MRS.

Propriétés psychométriques

Résumé

Une revue de littérature a été menée pour identifier toutes les publications pertinentes sur les propriétés psychométriques de la MRS.

Effets plancher/plafond

Dromerick, Edwards et Diringer (2003) ont administré la MRS à 95 patients hospitalisés en réadaptation suite à un AVC et ont relevé que la MRS fait preuve d’un effet plancher adéquat (18%) lors de l’admission en réadaptation.

Fidélité

Test-retest :
Wolfe, Taub, Woodrow et Burney (1991) ont examiné la fidélité test-retest de la MRS auprès de 50 patients ayant subi un AVC avec différents niveaux de sévérité. Deux de trois infirmières de recherche ont interrogé les patients à deux reprises dans un intervalle de 2 à 3 semaines. La fidélité test-retest, utilisant le kappa pondéré, s’est avérée excellente (kappa p = 0,95).

Wilson et al. (2005) ont examiné la fidélité test-retest de la MRS auprès de patients au moins 6 mois après un AVC, en utilisant deux évaluateurs qui ont effectué des évaluations répétées avec un intervalle moyen de 7 jours. L’accord entre les évaluateurs a été mesuré en utilisant des statistiques kappa. La comparaison des niveaux de Rankin a démontré qu’il y avait un excellent accord entre la première et la deuxième évaluation. L’accord entre la première et la seconde évaluation a été constaté dans 85% des cas pour l’évaluateur 1 (kappa = 0,81; kappa p = 0,94) et dans 96% des cas pour l’évaluateur 2 (kappa = 0,95; kappa p = 0,99).

Intra-juge :
Wolfe et al. (1991) ont examiné la fidélité intra-juge de la MRS auprès d’un échantillon de 14 patients évalués à deux reprises par le même évaluateur dans une période de 2 semaines, au moins 3 mois après un AVC. Un parfait accord a été relevé dans 86% des observations (kappa p = 0,95). La fidélité intra-juge, telle que documentée dans cette étude, a été considérée comme excellente.

Inter-juges :
van Swieten et al. (1988) ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS auprès de 100 patients qui ont été interrogés par deux médecins, en utilisant les statistiques kappa. L’accord entre les médecins sur le degré de handicap des patients s’est produit pour 65% des patients. Les médecins différaient d’un niveau de Rankin chez 32% des patients, et par deux niveaux chez 3% des patients. Le kappa pour toutes les observations par paires s’est avéré adéquat (kappa = 0,56 ; kappa p = 0,91). Pour un groupe en consultation externe, le kappa s’est avéré excellent (kappa = 0,82) ; pour un groupe de patients hospitalisés, le kappa s’est avéré adéquat (kappa = 0,51).

Wolfe et al. (1991) ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS auprès de 50 patients ayant subi un AVC avec différents niveaux de sévérité. Deux de trois infirmières de recherche ont interrogé les patients. Les coefficients kappa se sont avérés excellents, allant de 0,75 à 0,96. Toutefois, l’analyse de la variance a révélé l’existence d’une différence systématique entre les évaluateurs (F 2,48 = 6,02, p = 0,005) ; les évaluateurs 1 et 3 estimant la cotation 0,42 et 0,33 point au-dessus de l’évaluateur 2.

Wilson et al. (2002) ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS auprès de 63 patients ayant subi un AVC. La MRS a été administrée par deux évaluateurs. La fidélité inter-juges, mesurée avec la statistique kappa, s’est révélée excellente (kappa w = 0,78). Toutefois, l’accord global entre les deux évaluateurs était seulement de 57%, et un évaluateur a attribué des notes significativement plus faibles que l’autre (p = 0,048).

Wilson et al. (2005) ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS auprès de patients, au moins 6 mois après un AVC. Quinze évaluateurs ont été recrutés pour l’étude et des paires d’évaluateurs évaluaient un total de 113 patients avec la MRS. L’accord entre les évaluateurs a été observé seulement dans 43% des cas (kappa = 0,25; kappa w = 0,71).

Shinohara, Minematsu, Amano et Ohashi (2006) ont examiné la fidélité inter-juges de la MRS lorsqu’un schéma de guide d’entrevue élargi (format d’entrevue guidée) et le questionnaire correspondant étaient utilisés. Vingt évaluateurs (neurologues et infirmières) ont visionné les vidéos de 30 patients interrogés, et ont noté chaque patient. La fidélité inter-juges a été calculée en utilisant le coefficient de corrélation intraclasse (CCI). L’étude a révélé que la fidélité inter-juges était excellente (CCI = 0,95 pour les neurologues et CCI = 0,96 pour les infirmières).

Quinn, Dawson, Walters et Lees (2008) ont évalué la fidélité inter-juges de la MRS avec 2 942 évaluateurs provenant de 30 pays différents. Les évaluateurs ont évalué 5 entrevues enregistrées sur vidéos, sans contenu script. La fidélité inter-juges a été calculée à l’aide des statistiques Kappa. La fidélité globale entre les évaluateurs de la MRS s’est avéré adéquate (kappa = 0,67). Le niveau d’accord sur chaque niveau de la RMS était faible pour une note de 0 (kappa = 0,19), adéquat pour une note de 2 (kappa = 0,48) et 3 (kappa = 0,74), et excellent pour une note de 4 (kappa = 0,95). Le niveau d’accord pour les scores 0 et 5 n’a pas été considéré puisque les entrevues enregistrées sur vidéos n’incluaient pas les clients ayant une gamme complète d’incapacités. La fidélité inter-juges par pays était faible pour l’Italie (kappa = 0,34), adéquate pour la Belgique (kappa = 0,73), la République tchèque (kappa = 0,68), la France (kappa = 0,64), la Hongrie (kappa = 0,70), les Pays-Bas (kappa = 0,50) la Corée du Sud (kappa = 0.67), la Suède (kappa = 0,65), les États-Unis (kappa = 0,73) et le Royaume-Uni (kappa = 0,69) ; et excellente pour l’Australie (kappa = 0,77), l’Allemagne (kappa = 0,78), le Portugal (kappa = 0,80), la Slovaquie (kappa = 0,75) et l’Espagne (kappa = 0,84). Le niveau d’accord était excellent pour les anglophones natifs et non natifs (kappa = 0,77 ; kappa = 0,76). Parmi les évaluateurs du Royaume-Uni, la fidélité inter-juges s’est avérée adéquate pour tous les milieux professionnels : médecine générale (kappa = 0,66), gériatrie (kappa = 0,54), neurologie (kappa = 0,56), et assistants de recherche (kappa = 0,65).
Note : La fidélité inter-juges par pays a été calculée seulement pour les pays avec plus de 50 évaluateurs certifiés.

Validité

Critère :

Concourante :
Cup, Scholte op Reimer, Thijssen et van Kuyk-Minis (2003) ont examiné la validité concourante de la MRS en la comparant avec la Canadian Occupational Performance Measure (COPM), l’Indice de Barthel (IB), le Frenchay Activities Index (FAI), le Stroke-Adapted Sickness Impact Profile-30 (SA-SIP30) et l Euroqol 5D (EQ-5D), auprès de 26 patients post-AVC à leur lieu de résidence. La MRS avait une corrélation statistiquement significative avec l’IB, le FAI, le SA-SIP30 et l’EQ-5D. Les coefficients de corrélation de rho de Spearman se sont avérés excellents avec l’IB, le FAI et l’EQ-5D (respectivement, r = -0,81; -0,80 et 0,68). Une corrélation adéquate a été constatée entre la MRS et le SA-SIP30 (r = 0,47).
Note : Certaines corrélations sont négatives, car un score élevé à la MRS indique une déficience accrue, alors qu’un faible score aux autres mesures indique une déficience accrue.

Kwon, Harzema, Duncan et Min-Lai (2004) ont examiné la validité concourante de la MRS, de l’Indice de Barthel (IB), et du score Moteur de la Mesure de l’Indépendance Fonctionnelle (M-MIF), en utilisant des coefficients de corrélation de Spearman. D’excellentes corrélations ont été observées entre la MRS et l’IB (r = -0,89), et entre la MRS et le M-MIF (r = -0,89).

Weimar et al. (2002) ont examiné la validité concourante de la MRS auprès d’un échantillon de 4 264 patients avec un AVC ischémique aigu provenant de 30 hôpitaux en Allemagne, durant une période de 1 an. Les patients ont été évalués par la MRS, l’Indice de Barthel, la sous-échelle Physique de la Short Form-36 (SF-36 P) et le Center for Epidemiologic Studies-Depression short form (CES-D). La MRS a démontré une excellente corrélation avec le SF-36 P (r = 0,84) et l’IB (r = 0,82).

Schaefer, Huisman, Sorensen, Gonzalez et Schwamm (2004) ont examiné si les résultats d’Imagerie par résonance magnétique (IRM) pondérés en diffusion (censés démontrer les lésions qui ne sont pas visualisées avec les séquences conventionnelles d’IRM) et les résultats habituels d’IRM, sont en corrélation avec les scores, mesurés au moment du congé, de la MRS et de l’Échelle de coma de Glasgow, auprès de 26 patients avec des lésions axonales diffuses. En utilisant les coefficients de corrélation de rang de Spearman, les résultats de l’étude ont démontré que la plus forte corrélation a été observée entre le volume d’intensité de signal anormale aux images pondérées en diffusion et le score à la MRS, s’avérant excellente (r = 0,77). Pour le nombre de lésions, la plus forte corrélation a été observée entre le nombre de lésions sur les images obtenues et toutes les séquences, et le score à la MRS, s’avérant également excellente (r = 0,66). Pour l’emplacement de la lésion, la plus forte corrélation a été observée entre l’emplacement de la lésion dans le corps calleux et le score à la MRS, s’avérant adéquate (r = 0,51). Une corrélation adéquate a été relevée entre la MRS et l’Échelle de coma de Glasgow.

Prédictive :
Weimar et al. (2002) ont identifié les prédicteurs les plus importants des évènements indésirables sur la MRS et l’Indice de Barthel (IB) suite à un AVC. Les prédicteurs les plus pertinents se sont avérés les scores à la MRS avant l’AVC, la présence de diabète, et la sévérité de la faiblesse du bras gauche.
Note : Bien que les scores à la MRS > 3 soient un critère d’inclusion dans cette étude, cela ne précise pas comment les scores à la MRS ont été obtenus avant l’AVC.

Construit :

Convergente/Discriminante :
Tilley et al. (1996) ont constaté que la MRS était étroitement liée à la Glasgow Outcome Scale (94% d’accord; Φ = 0,88) et avec la déficience mesurée par la NIH Stroke Scale (86% d’accord; coefficient phi = 0,67) et l’Indice de Barthel (87% d’accord; Φ = 0,76). Ces résultats suscitent des préoccupations au sujet de la validité de construit de la MRS. Les résultats de cette étude viennent appuyer l’affirmation selon laquelle la MRS se rapproche davantage d’une échelle d’incapacité que d’une échelle de handicap.

de Haan, Horn, Limburg, van Der Meulen et Bossuyt (1993) ont évalué 87 patients qui ont subi un AVC 6 mois avant l’évaluation. Les déficiences ont été notées selon cinq échelles d’AVC : l’Orgogozo Scale, la National Institutes of Health Stroke Scale, la Canadian Neurological Scale, la Mathew scale et la Scandinavian Stroke Scale. L’incapacité a été évaluée avec le handicap de la MRS et l’Indice de Barthel ; la qualité de vie avec le Sickness Impact Profile. Les corrélations entre la MRS et les cinq échelles de déficience, en utilisant des coefficients de Pearson, allaient d’adéquates à excellentes (allant de r = -0,56 à r = -0,71).
Note : Certaines corrélations sont négatives, car un score élevé à la MRS indique une déficience accrue, alors qu’un faible score aux autres mesures indique une déficience accrue.

de Haan, Limburg, Bossuyt, van der Meulen et Aaronson (1995) ont relevé une forte relation (en utilisant le D de Somers) entre les Activités de la vie quotidienne, telles que mesurées par l’Indice de Barthel (0,73), et les sous-échelles du Sickness Impact Profile incluant les Activités de la vie domestique (0,65), la mobilité (0,60) et les conditions de vie (0,74). Les plus faibles associations relevées se sont avérées entre la MRS et les sous-échelles de vivacité (0,34) et d’interaction sociale (0,37) du Sickness Impact Profile.

Wolfe et al. (1991) ont administré la MRS et l’Indice de Barthel (qui évalue l’incapacité) à 50 patients post-AVC. La corrélation entre la MRS et l’Indice de Barthel ont été mesurée en utilisant des statistiques kappa. Une excellente corrélation (kappa = 0,72; kappa pondéré = 0,91) a été relevés entre les deux échelles, ce qui vient appuyer l’affirmation selon laquelle la MRS se rapproche davantage d’une échelle d’incapacité que d’une échelle de handicap.

Sensibilité au changement

Dromerick et al. (2003) ont examiné la sensibilité au changement de la MRS en comparaison à trois autres échelles d’incapacité (l’International Stroke Trial Measure, l’Indice de Barthel (IB) et la Mesure de l’Indépendance Fonctionnelle (MIF). La MRS a été administrée lors de l’admission et au moment du congé à 95 patients hospitalisés en réadaptation suite à un AVC. La MRS s’est avérée faible pour détecter le changement. Contrairement à la MIF, les analyses des caractéristiques de fonctionnement de récepteur ont démontré que la MRS (C-statistic C = 0,59) était beaucoup moins sensible au changement comparativement à l’IB (C-statistic C = 0,82), ce qui indique une spécificité inférieure correspondante pour la MRS. La MRS a détecté le changement chez 55 sujets, incluant tous ceux qui ont obtenu un changement sur l’International Stroke Trial Measure. L’IB a détecté le changement chez 71 patients et la MIF a détecté le changement chez 91 patients. Les résultats de cette étude suggèrent que les échelles globales (la MRS et l’International Stroke Trial Measure) sont moins sensibles aux changements de l’incapacité que les échelles d’activités de la vie quotidienne (l’IB et la MIF).

Références

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Comment obtenir la MRS ?

Veuillez cliquer ici pour obtenir un exemplaire en anglais de la MRS et de la MRS-SI.

La MRS est également disponible dans New, P. W., Buchbinder, R. (2006). Critical appraisal and review of the Rankin Scale and its derivatives. Neuroepidemiology, 26, 4-15.

La MRS-SI peut être trouvée dans Wilson, L. J. T., Harendran, A., Grant, M., Baird, T., Schultz, U. G. R., Muir, K. W., Bone, I. (2002). Improving the assessment of outcomes in stroke: Use of a structured interview to assign grades on the Modified Rankin Scale. Stroke, 33, 2243-2246.

Une formation peut être obtenue en ligne au http://www.rankinscale.org/ Les modules de formation comprennent une description préliminaire de la MRS suivie par 4 brèves entrevues de patients. Ces entrevues doivent être notées anonymement à des fins d’entrainement avant le groupe de discussion optionnel. Les scores exacts et leur justification suivent chaque cas (20 minutes). Une transcription des entrevues est disponible. La certification de formation réussie dépend de l’achèvement correct de 5 autres scénarios dans des conditions de «test». La certification dure un an, après quoi une nouvelle certification est recommandée.

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