ABILHAND

Évidences révisées en date du 17-06-2012
Auteur(s)* : Annabel McDermott, erg
Éditeur(s) : Nicol Korner-Bitensky, Ph.D. erg
Version française en traduction libre : Sarah Perrino

But

L’ABILHAND est un questionnaire semi-structuré qui mesure l’habileté manuelle d’un individu en se basant sur ses difficultés perçues lors de l’exécution d’activités quotidiennes bilatérales.

Revue détaillée

But de l’outil de mesure

L’ABILHAND est un outil d’évaluation basé sur une entrevue qui mesure la difficulté perçue d’un patient à utiliser ses mains lors de l’exécution d’activités manuelles quotidiennes. L’ABILHAND évalue la fonction active des membres supérieurs. Cet outil mesure la capacité d’un individu à exécuter des tâches bimanuelles, indépendamment des stratégies utilisées afin d’accomplir ladite tâche (Ashford et al., 2008; Penta et al., 1998).

Versions disponibles

L’ABILHAND a d’abord été développé par Penta et al. (1998). Il s’agissait alors d’un questionnaire contenant 56 items et 4 niveaux, portant sur les capacités unimanuelles et bimanuelles de patients atteints d’arthrite rhumatoïde. L’ABILHAND original était destiné à mesurer les résultats de la réadaptation et à fournir des lignes directrices pour la fixation de buts dans la planification de traitements (Gustafsson et al., 2004). Penta et al. (2001) ont remarqué que les patients ayant vécu un accident vasculaire cérébral étaient capables d’accomplir des tâches unimanuelles avec leur membre non affecté, indépendamment de la dominance de la main, alors que les tâches bimanuelles étaient plus difficiles. Par conséquent, une version n’incluant que les items bimanuels a été développée spécifiquement pour les patients ayant vécu un AVC, en plus de deux activités unimanuelles requérant l’utilisation habile de la main affectée (couper les ongles, limer les ongles). Penta et al. (2001) ont aussi révisé l’échelle de notation à 4 niveaux (impossible, très difficile, difficile, facile) et ont remarqué que les patients utilisent rarement la notation « très difficile ». Cela a révélé que les deux échelles de notations intermédiaires (très difficile, difficile) n’étaient pas suffisamment différenciables. Par conséquent, la version pour AVC de l’ABILHAND a été développée avec une échelle de notation à 3 niveaux (impossible, certaine difficulté, facile).

D’autres versions spécifiques aux limitations ont ensuite été créées en incluant des niveaux et des ensembles d’items modifiés. Chaque version de l’ABILHAND a son propre calibrage de difficulté des items dérivé du modèle de Rasch et dépend d’algorithmes informatisés permettant d’obtenir la mesure globale du patient concernant ses réponses (Simone et al., 2011).

Caractéristiques de l’outil de mesure

Items :

L’ABILHAND est un inventaire de 23 activités bimanuelles (des plus difficiles aux moins difficiles) :

  1. Enfoncer un clou
  2. Enfiler une aiguille
  3. Éplucher des pommes de terre à l’aide d’un couteau
  4. Couper ses ongles
  5. Emballer des cadeaux
  6. Limer ses ongles
  7. Couper de la viande
  8. Éplucher des oignons
  9. Décortiquer des noisettes
  10. Dévisser le couvercle d’un pot
  11. Enclencher la fermeture éclair d’un blouson
  12. Ouvrir un sac de croustilles
  13. Boutonner sa chemise
  14. Tailler un crayon
  15. Étendre du beurre sur une tranche de pain
  16. Fermer un bouton de pression
  17. Boutonner une paire de pantalons
  18. Retirer le bouchon d’une bouteille
  19. Ouvrir une enveloppe
  20. Presser un tube de dentifrice, étendre le dentifrice sur une brosse à dents
  21. Remonter la fermeture éclair d’une paire de pantalons
  22. Déballer une barre de chocolat
  23. Se laver les mains

Cotation :

Il est demandé au patient d’évaluer sa perception de sa difficulté à exécuter les items sans aide, en se fiant à l’échelle de notation suivante :

  • 0 = impossible
  • 1 = Difficile
  • 2 = Facile

Les tâches que le patient n’a pas exécutées depuis au moins 3 mois ne sont pas évaluées et sont classées en tant que « réponses manquantes ».

La conception de l’ABILHAND a été basée sur le modèle de mesure de Rasch. Ce dernier fournit une méthode permettant de convertir le score brut ordinale en une mesure linéaire sur une échelle unidimensionnelle. Le score de chaque item est inscrit dans le programme d’ordinateur WINSTEPS, soit un convertisseur de données brutes ordinales en mesures linéaires exprimées en « logits » (log-odds probability units). Le score total est échelonné sur un continuum unidimensionnel où 0 désigne le centre de l’échelle. Plus le numéro du logit est élevé, meilleure est la capacité perçue par le patient (Gustafsson et al., 2004).

Ce qu’il faut considérer avant de commencer :

Les utilisateurs doivent savoir que les mesures autoévaluées (c.-à-d. lorsque les scores ne sont pas basés sur les observations d’un clinicien) sont sujettes à la surestimation ou à la sous-estimation de la performance réelle, tout dépendant de la motivation et des habiletés cognitives de l’utilisateur (Penta et al. 2001). Les cliniciens devraient considérer les facteurs personnels du patient, tels que l’estime de soi, la connaissance de soi, la vision, l’audition, le langage et les fonctions cognitives avant d’administrer l’ABILHAND (Gustafsson et al., 2004).

Mpofu et Oakland (2010) avertissent qu’il faut être vigilant lorsqu’on utilise l’ABILHAND pour mesurer les améliorations dans l’habileté du membre supérieur affecté, suite à une réadaptation post AVC. En effet, l’ABILHAND ne prend pas en considération le bras (dominant/non dominant) utilisé pour l’exécution d’une tâche ou encore les stratégies compensatoires employées afin de compléter cette tâche. Par conséquent, une amélioration du score peut être due à l’utilisation de stratégies compensatoires plutôt qu’à une amélioration de l’habileté du membre supérieur affecté.

Durée :

10 à 30 minutes sont nécessaires pour compléter l’ABILHAND (Ashford et al., 2008; Connell et al., 2012).

Exigences de formation :

Aucune exigence de formation n’a été spécifiée pour l’ABILHAND. Toutefois, il est recommandé qu’il soit administré par un clinicien (Ashford et al., 2008).

Équipement :

L’ABILHAND est un questionnaire semi-structuré ne requérant pas d’équipement spécifique. Toutefois, le programme d’ordinateur WINSTEPS est requis pour l’analyse des scores bruts.

Clientèle cible

Peut être utilisé avec :

  • Des individus en phase chronique de récupération d’un AVC.
  • Des individus ayant de l’arthrite rhumatoïde.
  • Des individus ayant de la sclérose systémique.

Ne devrait pas être utilisé avec :

  • En raison de la nature subjective du rapport du patient, cette mesure ne devrait pas être utilisée auprès d’individus ayant des déficits cognitifs sévères (Penta et al., 2001).
  • L’ABILHAND peut ne pas convenir avec des patients présentant de l’aphasie ou de l’apraxie (Gustafsson et al., 2004).

Dans quelles langues l’outil est-il disponible ?

  • Français
  • Anglais
  • Hollandais
  • Italien
  • Suédois

Sommaire

Que mesure l’outil ? L’habileté manuelle des membres supérieurs.
Avec quelles clientèles l’outil peut-il être utilisé ? L’ABILHAND peut être utilisé avec des patients ayant subi un AVC, mais n’est pas limité à ces derniers.
Est-ce un outil de dépistage ou d’évaluation ? Évaluation
Temps d’administration 10-30 minutes
Versions
  • AH-RA pour l’arthrite rhumatoïde (46 items, 4 niveaux)
  • AH-RA version révisée (27 items, 3 niveaux)
  • ABILHAND pour les personnes amputées d’un membre supérieur (22 items, 4 niveaux)
  • SSC-adapted ABILHAND pour la sclérose systémique (26 items, 3 niveaux)
  • ABILHAND-version neuromusculaire et indépendante de l’âge (22 items)
  • ABILHAND-enfants (21 items)
Langues Français, anglais, suédois, hollandais, italien.
Propriétés psychométriques
Fidélité Cohérence interne :
– L’ordre de difficulté des items a été vérifié par une analyse selon le modèle de Rasch.
– Une étude a démontré un bon indice de fidélité des items.
– Une étude a démontré une bonne fidélité de discrimination.

Test-retest :
Aucune étude n’a analysé la fidélité Test-retest de l’ABILHAND.

Intra-juge :
Aucune étude n’a analysé la fidélité intra-juge de l’ABILHAND.

Inter-juges :
Aucune étude n’a analysé la fidélité Inter-juges de l’ABILHAND.

Validité Contenu :
– Une étude a démontré que les 23 items de l’ABILHAND définissent un continuum commun des habiletés manuelles, que ces items sont cohérents avec l’ensemble du questionnaire et qu’ils contribuent à la mesure des habiletés manuelles.
– Une étude a examiné la stabilité de la difficulté des items de l’ABILHAND et a révélé que la hiérarchie des items était sensiblement la même à travers différents groupes (selon la limitation, l’âge, le sexe, l’habileté).
– Une étude a démontré que les scores de l’ABILHAND expliquaient 84% de la variance observée. En ce qui concerne l’autre 16%, le facteur principal n’en explique que 11,4% (soit 1,8% de la variance totale).

Critère :
Concourante :
– Une étude a examiné la validité concourante de l’ABILHAND auprès de patients ayant une limitation chronique au membre supérieur résultant de conditions telles qu’un AVC. Cette étude a démontré des corrélations adéquates entre l’ABILHAND et le Box and Block Test, le Jamar handgrip et le Purdue pegboard Test, ainsi qu’une corrélation négative adéquate avec le Nine Hole Peg Test.

Prédictive :
Aucune étude n’a analysé la validité prédictive de l’ABILHAND.

Construit :
Convergente/Discriminante :
Aucune étude n’a analysé la validité convergente / discriminante de l’ABILHAND.

Groupes connus :
– Une étude a démontré qu’il existe une différence hautement significative entre le score de l’ABILHAND de patients ayant une tétraparésie, une hémiparésie ou une autre atteinte neurologique (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, ataxie) et celui de personnes en bonne santé.
– Une étude a démontré qu’il n’y a aucune corrélation entre les scores de l’ABILHAND et le pays, l’âge, le sexe, le temps écoulé depuis le dernier AVC, le côté affecté, le site de la lésion ou la sensibilité tactile ; une faible corrélation avec la force de préhension et la dextérité manuelle du membre non affecté ; une faible corrélation négative avec la dépression ; une corrélation adéquate avec la force de préhension et la dextérité manuelle du membre affecté ; et une excellente corrélation avec la motricité des membres supérieurs.

Effets plancher/plafond Aucune étude n’a démontré d’effets de plancher ou de plafond de l’ABILHAND.
Est-ce que l’outil est sensible aux changements ? – Aucune étude n’a démontré la sensibilité au changement de l’ABILHAND.
– Une étude a démontré que l’ABILHAND manifeste une sensibilité de 92% ainsi qu’une spécificité de 80% pour un score minimal de 80/100.
Acceptabilité L’ABILHAND est non invasif et s’administre rapidement. Les items reflètent des activités de la vie courante (c.-à-d. écologiquement valide).
Faisabilité L’ABILHAND est transférable et adapté à plusieurs cadres. Cette évaluation s’administre rapidement et requiert peu d’équipement et d’entraînement chez l’expert.
Comment obtenir l’outil ? L’ABILHAND est disponible dans l’article de Penta, M., Tesio, L., Arnould, C., Zancan, A., & Thonnard, J-L. (2001). The ABILHAND questionnaire as a measure of manual ability in chronic stroke patients: Rasch-based validation and relationship to upper limb impairment. Stroke, 32, 1627-34

Propriétés psychométriques

Résumé

Une recherche littéraire a été menée afin d’identifier toutes les publications pertinentes concernant les propriétés psychométriques de l’ABILHAND. Malgré que des études additionnelles ont été menées sur d’autres versions de l’ABILHAND, le compte rendu suivant s’adresse spécifiquement sur les propriétés psychométriques de la version à 23 items de l’ABILHAND, à moins d’indication contraire. Deux études ont été identifiées.

Effets plancher/plafond

Aucune étude n’a démontré les effets plancher ou de plafond de l’ABILHAND. Toutefois, étant donné la relation hiérarchique des items, les tâches de bas niveau de l’ABILHAND peuvent être sujettes aux effets plancher (Ashford et al., 2008).

Fidélité

Cohérence interne :
Penta et al. (2001) ont examiné la cohérence interne de l’ABILHAND original comportant 56 items, à l’aide d’un échantillon de 103 patients en phase chronique de récupération d’un AVC et en appliquant une analyse de Rasch. Ils ont ainsi démontré une haute fidélité (fidélité de séparation Rash = 0,90 ; fidélité discriminante = 0,90). Les auteurs ont examiné la stabilité de l’échelle à l’aide de tests de fonctionnement différentiel des items (FDI) parmi 12 sous-groupes : sexe (homme/femme) ; pays (Belgique/Italie) ; âge (<60 ans /60 ans), côté affecté (dominant/non dominant) ; temps écoulé depuis l’AVC (<2 ans/2 ans), niveau de dépression, dextérité et habileté manuelle du membre non affecté, force de préhension, dextérité et sensibilité du membre affecté et motricité du membre affecté. La hiérarchie de difficulté de l’ABILHAND a été perçue uniformément par les patients en phase chronique de récupération d’un AVC.

Simone et al. (2011) ont examiné la cohérence interne de l’ABILHAND à travers un échantillon de 126 patients ayant une limitation chronique au membre supérieur résultant d’un AVC (n=83), de la sclérose en plaques (n=17), d’ataxie périphérique ou cérébrale (n=13), de lésion de la moelle épinière (n=10) ou de la maladie de Parkinson (n=3), ainsi que 24 sujets en bonne santé. L’ABILHAND a manifesté une haute fidélité (index de fidélité des items = 0,94 ; Alpha de Cronbach = 0,99). Tous les items de l’ABILHAND conviennent au modèle de Rasch de manière satisfaisante. Il y avait au moins 4 strates de mesures statistiquement différentes, ce qui indique que la variance dans les scores n’a pas un caractère aléatoire. Les auteurs ont aussi examiné la stabilité de la difficulté des items grâce au fonctionnement différentiel des items (FDI) en comparant 4 différents groupes du bassin d’échantillons : limitation (hémiparésie vs autres) ; âge (69 ans vs >69 ans) ; sexe (homme vs femme) ; et habileté (au-dessus de la médiane vs au-dessous de la médiane). Le FDI était très modéré à travers les divers critères de groupe, alors que la hiérarchie des items était sensiblement la même pour tous les sous-groupes : limitation (1 donnée aberrante: boutonner une chemise) ; sexe (6 données aberrantes : fermer un bouton de pression, décortiquer des noisettes, enfoncer un clou, emballer des cadeaux, éplucher des pommes de terre, étendre du beurre sur une tranche de pain) ; âge (4 données aberrantes : enfiler une aiguille, emballer des cadeaux, tartiner du beurre sur une tranche de pain, fermer un bouton de pression) ; et habileté (2 données aberrantes : tailler un crayon, couper de la viande).

Test-retest :
Aucune étude n’a analysé la fidélité test-retest de l’ABILHAND.

Intra-juge :
Aucune étude n’a analysé la fidélité intra-juge de l’ABILHAND.

Inter-juges :
Aucune étude n’a analysé la fidélité inter-juges de l’ABILHAND. Notez toutefois que la fidélité inter-juges n’est pas nécessaire, car l’administration de l’ABILHAND ne repose pas sur les observations d’un clinicien quant aux performances du patient.

Validité

Contenu :

Penta et al. (2001) ont examiné la mesure de la difficulté perçue de l’ABILHAND à l’aide d’un échantillon de 103 patients en phase chronique de récupération d’un AVC. La distribution des items, en logits, s’étendait de 1,72 à 2,18. Tous les items étaient conformes au modèle de Rasch et les 23 items définissaient un continuum commun de l’habileté manuelle. Tous les coefficients de corrélation des points de mesure (RPM) étaient positifs, indiquant ainsi que tous les items sont cohérents avec l’ensemble du questionnaire et contribuent à la mesure de l’habileté manuelle. Les statistiques de concordance indiquaient que la majeure partie des activités mesure adéquatement la récupération des habiletés manuelles auprès de patients en phase chronique de récupération d’un AVC. Toutefois, 1 item a obtenu une valeur externe aberrante (boutonner une chemise : carré moyen = 1,64) et 4 items ont obtenu des valeurs inférieures aberrantes (couper de la viande : carré moyen = 0,69 ; décortiquer des noisettes : c.m. = 1,33 ; ouvrir un sac de croustilles : c.m. = 1,22 ; aiguiser un crayon : c.m. = 0,65).

Penta et al. (2001) ont examiné la validité du contenu de l’ABILHAND en comparant le classement de difficulté des items avec l’opinion experte de quatre ergothérapeutes concernant l’implication de la main affectée dans chaque activité. Les classifications suivantes furent utilisées : (1) l’item ne requiert pas l’implication du membre affecté, si l’item est divisé en plusieurs séquences unimanuelles ; (2) la tâche requiert l’implication du membre affecté pour stabiliser un objet, mais ne requiert pas l’utilisation des doigts ; et (3) la tâche requiert une prise de précision, de la force de préhension, de la dextérité ou toute autre activité relative aux doigts du côté affecté. Des découvertes indiquent que des items plus difficiles tendent à nécessiter un plus grand degré d’utilisation du membre affecté, alors que des items plus faciles ne requièrent pas l’implication du membre affecté.

Simone et al (2001) ont examiné la validité de l’ABILHAND à l’aide d’un échantillon de 126 patients ayant une limitation chronique au membre supérieur résultant d’un AVC (n=83), de la sclérose en plaques (n=17), d’une ataxie périphérique ou centrale (n=13), d’une lésion de la moelle épinière (n=10) ou de la maladie de Parkinson (n=3), et 24 sujets en bonne santé. Les scores modélisés expliquent 84% des variances observées. En ce qui concerne l’autre 16% de la variance, le facteur principal n’en explique que 11,4% (soit 1,8% de la variance totale).

Critère :

Concourante :
Simone et al. (2011) ont comparé la validité cohérente de l’ABILHAND, du Jamar handgrip, du Box and Block Test (BBT), du Purdue pegboard test et du Nince Hole Peg Test (NHPT) à l’aide d’un échantillon de 126 patients ayant une limitation chronique au membre supérieur résultant d’un AVC, de la sclérose en plaques, d’une ataxie périphérique ou centrale, d’une lésion de la moelle épinière ou de la maladie de Parkinson, et 24 sujets en bonne santé, en utilisant la corrélation de Pearson. Des corrélations adéquates ont été relevées entre l’ABILHAND et le Jamar handgrip (r = 0,377, p = 0,001), le BTT (r = 0,481, p = 0,000) et le Perdue pegboard test (r = 0,493, p = 0,000). De plus, une corrélation adéquate négative a été relevée entre l’ABILHAND et le NHPT (r = -0,370, p= 0,007).

Prédictive :
Aucune étude n’a analysé la validité prédictive de l’ABILHAND.

Construit :

Convergente/discriminante :
Aucune étude n’a analysé la validité convergente/discriminante de l’ABILHAND.

Groupes connus :
Penta et al. (2001) ont examiné la relation entre les mesures de l’ABILHAND et d’autres variables démographiques et cliniques à l’aide d’un échantillon de 103 patients en phase chronique de récupération d’un AVC, en se basant sur le ANOVA univariée et sur les coefficients de corrélation (test U de Mann-Whitney, test H de Kruskal-Wallis, valeur p de Spearman, corrélation de Pearson). Ces tests n’ont révélé aucune différence significative des mesures de l’ABILHAND d’après les index démographiques de l’Italie et de la Belgique pour le sexe et l’âge. Les variables cliniques telles que le temps écoulé depuis le dernier AVC, le côté affecté (dominant/non dominant), le site de la lésion et la sensibilité tactile de chaque membre (mesurée à l’aide du test de sensation tactile Semmes-Weinstein) n’étaient pas significativement reliées aux mesures de l’ABILHAND. La corrélation était faible entre les mesures de l’ABILHAND et la force de préhension (Jamar handgrip, R=0,242, P<0,014) et entre les mesures de l’ABILHAND et la dextérité manuelle (Box and Block Test, R=0,248, P=0,012) du membre non affecté, et une excellente corrélation entre les mesures de l’ABILHAND et la motricité du membre supérieur (test de motricité du membre supérieur de Brunnstrom, p=0,730, P<0,001). Les résultats ont révélé un lien direct entre les mesures de l’ABILHAND de l’habileté manuelle et des limitations du côté affecté, où des combinaisons complexes de dextérité manuelle avec/sans force de préhension et/ou de limitation de la motricité du membre supérieur étaient en corrélation avec une plus grande limitation manuelle.

Simone et al. (2011) ont examiné la validité de groupes connus de l’ABILHAND à l’aide d’un échantillon de 126 patients ayant une limitation chronique au membre supérieur résultant d’un AVC, de la sclérose en plaques, d’une ataxie sensorielle ou cérébrale, d’une lésion de la moelle épinière ou de la maladie de Parkinson, et 24 sujets en bonne santé, en utilisant le test de Kruskal-Wallis. Ils y découvrirent des différences hautement significatives (P<0,001) entre les patients atteints de tétraparésie, d’hémiparésie, d’autres atteintes neurologiques (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, ataxie) et les patients du groupe témoin.

Sensibilité au changement

Simone et al. (2011) ont démontré qu’il existe une correspondance satisfaisante entre la distribution des niveaux de difficulté des items de l’ABILHAND et les niveaux d’habileté des patients. L’habileté moyenne des sujets en bonne santé du groupe témoin vs celle des patients ayant une limitation chronique du membre supérieur résultant d’un AVC, de la sclérose en plaques, d’une ataxie sensorielle ou cérébrale, d’une lésion de la moelle épinière ou de la maladie de Parkinson étaient respectivement de 89 (erreur standard = 8) vs 63 (erreur standard = 17).

Sensibilité et spécificité :

Simon et al. (2011) ont examiné la sensibilité et la spécificité de l’ABILHAND à l’aide d’un échantillon de 126 patients ayant une limitation chronique du membre supérieur résultant d’un AVC, de la sclérose en plaques, d’une ataxie sensorielle ou cérébrale, d’une lésion de la moelle épinière ou de la maladie de Parkinson et 24 sujets en bonne santé. Un seuil de déficience-normalité a été calculé à partir de régression logistique et un seuil inférieur de 80/100 est proposé pour des sujets témoins sains (aire sous la courbe ROC = 0,9097, p<0,05). Ceci a permis l’existence d’une classification correcte des patients vs des sujets du groupe témoin avec un taux de sensibilité de 92% et un taux de spécificité de 82%, au moyen desquels 82% de l’échantillon a été correctement classé.

Références

  • Ashford, S., Slade, M., Malaprade, F., & Turner-Stokes, L. (2008). Evaluation of functional outcome measures for the hemiparetic upper limb: a systematic review. Journal of Rehabilitation Medicine, 40, 787-95.
  • Connell, L.A. & Tyson, S.F. (2012). Clinical reality of measuring upper-limb ability in neurological conditions: a systematic review. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation, 93, 221-8.
  • Gustafsson, S., Sunnerhagen, K.S, & Dahlin-Ivanoff, D. (2004). Occupational therapists’ and patients’ perceptions of ABILHAND, a new assessment tool for measuring manual ability. Scandinavian Journal of Occupational Therapy, 11, 107-17.
  • Mpofu, E. & Oakland, T. (2010). Rehabilitation and Health Assessment: Applying ICF Guidelines. New York: Springer Publishing Company.
  • Penta, M., Tesio, L., Arnould, C., Zancan, A., & Thonnard, J-L. (2001). The ABILHAND questionnaire as a measure of manual ability in chronic stroke patients: Rasch-based validation and relationship to upper limb impairment. Stroke, 32, 1627-34.
  • Simone, A., Rota, V., Tesio, L., & Perucca, L. (2011). Generic ABILHAND questionnaire can measure manual ability across a variety of motor impairments. International Journal of Rehabilitation and Research, 34, 131-40.

Voir la mesure

Comment obtenir l’ABILHAND :

L’ABILHAND est disponible dans l’article de Penta, M., Tesio, L., Arnould, C., Zancan, A., & Thonnard, J-L. (2001). The ABILHAND questionnaire as a measure of manual ability in chronic stroke patients: Rasch-based validation and relationship to upper limb impairment. Stroke, 32, 1627-34

Table des matières
Nous voulons votre avis