Montreal Cognitive Assessment (MoCA)
But
La Montreal Cognitive Assessment (MoCA) a été conçue comme un instrument de dépistage rapide pour la détection de troubles cognitifs légers. Elle a été développée en réponse à la faible sensibilité du Mini-Mental State Examination (MMSE) pour distinguer les clients ayant un déficit cognitif léger des clients présentant un vieillissement normal (Nasreddine et al., 2005). Ainsi, la MoCA est destinée aux clients se plaignant de difficultés de mémoire, mais qui obtiennent un résultat dans la norme au MMSE.
La MoCA évalue les sphères cognitives suivantes : l’attention et la concentration, les fonctions exécutives, la mémoire, le langage, les habiletés visuoconstructives, la pensée conceptuelle, les calculs et l’orientation. La mesure peut être utilisée avec des patients ayant subi un AVC, mais n’est pas limitée à cette clientèle.
Revue détaillée
But de l’outil
La Montreal Cognitive Assessment (MoCA) a été conçue comme un instrument de dépistage rapide pour la détection de troubles cognitifs légers. Elle a été développée en réponse à la faible sensibilité du Mini-Mental State Examination (MMSE) pour distinguer les clients ayant un déficit cognitif léger des clients présentant un vieillissement normal (Nasreddine et al., 2005). Ainsi, la MoCA est destinée aux clients se plaignant de difficultés de mémoire, mais qui obtiennent un résultat dans la norme au MMSE.
La MoCA évalue les sphères cognitives suivantes : l’attention et la concentration, les fonctions exécutives, la mémoire, le langage, les habiletés visuoconstructives, la pensée conceptuelle, les calculs et l’orientation. La mesure peut être utilisée avec des patients ayant subi un AVC, mais n’est pas limitée à cette clientèle.
Versions disponibles
La Montreal Cognitive Assessment a été développée par Dr Nasreddine en 1996, puis validée avec l’aide de Chertkow, Phillips, Whitehead, Bergman, Collin, Cummings et Hébert en 2004-2005.
Caractéristiques de l’outil
Items :
Les items de la MoCA étudient l’attention et la concentration, les fonctions exécutives, la mémoire, le langage, les capacités visuoconstructives, la pensée conceptuelle, les calculs et l’orientation. Ces items sont décrits en détails ci-dessous. La version française de ces instructions a été obtenues de www.mocatest.org/wp-content/uploads/2015/tests-instructions/MoCA-Instructions-French_version_7.2.pdf.
- Alternance conceptuelle : L’examinateur donne les instructions suivantes, en pointant l’endroit approprié sur la feuille : « Je veux que vous traciez une ligne en alternant d’un chiffre à une lettre, tout en respectant l’ordre chronologique et l’ordre de l’alphabet. Commencez ici (pointant le 1) et tracez la ligne vers la lettre A, ensuite vers le 2, etc. Terminez ici » (pointant le E).
- Capacités visuoconstructives – Cube : L’examinateur donne les instructions suivantes, en pointant un cube : «Je veux que vous copiez ce dessin le plus précisément possible».
- Capacités visuoconstructives – Horloge :Pointant l’espace approprié, l’examinateur donne les instructions suivantes : «Maintenant je veux que vous dessiniez une horloge en plaçant tous les chiffres et indiquant l’heure à 11h10».
- Dénomination : L’examinateur demande au client de nommer le nom de chacun des animaux, de la gauche vers la droite.
- Mémoire : L’examinateur lit une liste de 5 mots à un rythme de 1 par seconde, après avoir donné les instructions suivantes : «Ceci est un test de mémoire. Je vais vous lire une liste de mots que vous aurez à retenir. Écoutez attentivement et quand j’aurai terminé, je veux que vous me redisiez le plus de mots possible dont vous pouvez vous rappeler, dans l’ordre que vous voulez». L’examinateur lit la liste de mots une première fois et identifie par un crochet (√), dans l’espace réservé à cet effet, chacun des mots énoncés par le client. Lorsque le client a terminé (s’est souvenu de tous les mots), ou s’il ne peut se rappeler davantage de mots, l’examinateur relit la liste de mots après avoir donné les instructions suivantes : «Maintenant je vais lire la même liste de mots une seconde fois. Essayez de vous rappeler du plus grand nombre de mots possible, y compris ceux que vous avez énoncés la première fois». L’examinateur identifie par un crochet (√), dans l’espace réservé à cet effet, chacun des mots énoncés au deuxième essai. À la fin du deuxième essai, l’examinateur informe le client qu’il devra retenir ces mots car il aura à les redire à la fin du test.
- Attention :
- Empan numérique : L’examinateur lit une séquence de 5 chiffres à un rythme de 1 par seconde, après avoir donné les instructions suivantes : «Je vais vous dire une série de chiffres, et lorsque j’aurai terminé, je veux que vous répétiez ces chiffres dans le même ordre que je vous les ai présentés».
- Empan numérique inversé : L’examinateur lit ensuite une séquence de 3 chiffres à un rythme de 1 par seconde, après avoir donné les instructions suivantes : «Je vais vous dire une série de chiffres, et lorsque j’aurai terminé, je veux que vous répétiez ces chiffres dans l’ordre inverse que je vous les ai présentés».
- Concentration : L’examinateur lit une série de lettres à un rythme de 1 par seconde, après avoir donné les instructions suivantes : «Je vais vous lire une série de lettres. Chaque fois que je dirai la lettre A, vous devrez taper de la main une fois. Lorsque je dirai une lettre différente du A, vous ne taperez pas de la main».
- Calcul sérié : L’examinateur donne les instructions suivantes : «Maintenant je veux que vous calculiez 100 – 7, et ensuite, continuez de soustraire 7 de votre réponse, jusqu’à ce que je vous dise d’arrêter». L’examinateur peut répéter les instructions une deuxième fois si nécessaire.
- Répétition de phrases : L’examinateur donne les instructions suivantes : «Maintenant je vais vous lire une phrase et je veux que vous la répétiez après moi : Le colibri a déposé ses œufs sur le sable». Ensuite, l’examinateur dit : «Maintenant je vais vous lire une seconde phrase et vous allez la répéter après moi : L’argument de l’avocat les a convaincus».
- Fluidité verbale : L’examinateur donne les instructions suivantes : «Je veux que vous me disiez le plus de mots possible qui débutent par une lettre de l’alphabet que je vais vous dire. Vous pouvez dire n’importe quelle sorte de mot, sauf les noms propres, des chiffres, les conjugaisons de verbe (e.g. mange, mangerons, mangerez) et les mots de même famille (e.g. pomme, pommette, pommier). Je vais vous dire d’arrêter après une minute. Êtes-vous prêt ? Maintenant, dites le plus de mots possible qui commencent par la lettre F». [Calculez 60 secondes]. «C’est terminé».
- Similitudes : L’examinateur demande au client de donner le point commun entre deux items présentés, en illustrant par l’exemple suivant: « En quoi une orange et une banane sont-elles semblables ?». Si le client fournit une réponse concrète, l’examinateur demande à une seule autre reprise : «Donnez-moi une autre raison pour laquelle une orange et une banane se ressemblent ?». Si le client ne donne pas la bonne réponse, dites : «Oui, et elles sont toutes les deux des fruits». Ne pas donner d’autres instructions ou explications. Après l’épreuve d’essai, l’examinateur demande : «Maintenant, dites-moi en quoi un train et une bicyclette se ressemblent? ». Ensuite, l’examinateur demande : «Maintenant, dites-moi en quoi une montre et une règle se ressemblent ?». Ne pas donner d’instruction ou d’indice supplémentaire.
- Rappel différé :L’examinateur donne les instructions suivantes : «Je vous ai lu une série de mots plus tôt dont je vous ai demandé de vous rappeler. Maintenant, dites-moi tous les mots dont vous vous rappelez ?»L’examinateur identifie les mots correctement énoncés sans indice par un crochet (√) dans l’espace réservé à cet effet.
Optionnel :
Pour les mots dont le client ne se rappelle pas spontanément, l’examinateur fournit un indice catégoriel (sémantique). Ensuite, pour les mots dont le client ne se rappelle pas malgré l’indice sémantique, l’examinateur fournit un choix de réponses et le client doit alors identifier le mot approprié. Aucun points n’est attribué pour les mots rappelés avec un indice.Les indices catégoriels pour chacun des mots sont présentés ci-dessous :
- VISAGE : Indice catégoriel : partie du corps, choix de réponses : nez, visage, main
- VELOURS : Indice catégoriel : tissu, choix de réponses : denim, coton, velours
- ÉGLISE : Indice catégoriel : bâtiment, choix de réponses : église, école, hôpital
- MARGUERITE : Indice catégoriel : fleur, choix de réponses : rose, marguerite, tulipe
- ROUGE : Indice catégoriel : couleur, choix de réponses : rouge, bleu, vert
- Orientation : L’examinateur donne les instructions suivantes : «Dites-moi quelle date sommes-nous aujourd’hui» ? Si le client fournit une réponse incomplète, l’examinateur dit : «Dites-moi l’année, le mois, la date, et le jour exact». Ensuite, l’examinateur demande : «Maintenant, dites-moi comment s’appelle l’endroit où nous sommes présentement et dans quelle ville est-ce ?».
Score total :
Additionnez tous les points accumulés dans l’espace droit de la feuille, pour un maximum de 30 points. Ajouter un point si la scolarité du client est de 12 ans ou moins (si le score à la MoCA est plus petit que 30). Un score égal ou supérieur à 26 est considéré normal. Un résultat final en-deçà de 26 est un indicateur de déficits cognitifs légers.
Ci-dessous, la répartition des points par section :
Item | Cotation |
Alternance conceptuelle (1 point) |
Un point est alloué si le client réussit la séquence suivante : 1 – A – 2 – B – 3 – C – 4 – D – 5 – E N’allouez aucun point si une erreur n’est pas immédiatement corrigée par le client. |
Capacités visuoconstructives – Cube (1 point) | Un point est alloué si le dessin est correctement réalisé. • Le dessin doit être tridimensionnel • Toutes les arêtes sont présentes • Il n’y a pas d’arête supplémentaire • Les arêtes sont relativement parallèles et de même longueur approximative (les prismes rectangulaires sont acceptables). Le point n’est pas alloué si les critères ci-dessus ne sont pas respectés. |
Capacités visuoconstructives – Horloge (3 points) | Un point est alloué pour chacun des trois critères suivants : • Contour (1 pt.) : Le contour doit être un cercle avec peu de déformation. (e.g. déformation mineure de la fermeture du cercle) • Chiffres (1 pt.) : Tous les chiffres doivent être présents sans aucun chiffre en surplus; les chiffres doivent être dans le bon ordre et bien positionnés ; les chiffres Romains sont acceptés ainsi que les chiffres inscrits à l’extérieur du contour. • Aiguilles (1 pt.) : Les deux aiguilles doivent indiquer la bonne heure ; l’aiguille de l’heure doit être clairement plus petite que l’aiguille des minutes. La jonction des aiguilles doit être proche du centre de l’horloge. Un point n’est pas alloué si les critères ci-dessus ne sont pas respectés. |
Dénomination (3 points) | Un point est alloué pour la dénomination exacte de chacun des dessins : (1) lion (2) rhinocéros ou rhino (3) chameau ou dromadaire. |
Mémoire (0 points) | Aucun point n’est alloué pour le rappel immédiat après le premier et le deuxième essai. |
Attention (6 points) | Empan numérique (2 points) : Un point est alloué pour chacune des séquences correctement répétées (N.B. : la séquence exacte de l’empan à rebours est 2-4-7). Concentration (1 point) : Aucun point n’est alloué s’il y a plus d’une erreur (e.g. tape sur une mauvaise lettre ou omet de taper sur une lettre A). Calcul sérié (3 points) : N’allouer aucun point si aucune soustraction n’est correcte. Un point pour 1 soustraction correcte. Deux points pour 2 ou 3 soustractions correctes. Trois points pour 4 ou 5 soustractions correctes. Chaque soustraction est évaluée individuellement. Si le client fait une erreur de soustraction mais par la suite soustrait correctement le chiffre 7 mais à partir du chiffre erroné, les points sont alloués lorsque la soustraction du chiffre 7 est correcte, e.g. 100 – 7 = 92 – 85 – 78 -71 –64. Le “92” est incorrect mais tous les chiffres subséquents sont corrects. Donc il s’agit de 4 soustractions correctes, le score est de 3 points. |
Répétition de phrases (2 points) |
Un point est alloué pour chaque phrase correctement répétée. La répétition doit être exacte. L’examinateur sera vigilant pour les erreurs d’omission, de substitution et d’addition. |
Fluidité verbale (1 point) | Un point est alloué si le client énonce 11 mots et plus en une minute. |
Similitudes (2 points) | Un point est alloué pour chacune des deux dernières paires correctement réussie. Les réponses suivantes sont acceptées : pour train-bicyclette ; moyens de transport, moyens de locomotion, pour voyager; règle-montre / instruments de mesure, pour mesurer. Les réponses non acceptables : pour train-bicyclette : ils ont des roues, ils roulent ; et pour règle-montre : ils ont des chiffres. |
Rappel différé (5 points) | Un point est alloué pour chacun des mots rappelés spontanément, sans indice. |
Orientation (6 points) | Un point est alloué pour chacune des réponses exactement énoncées. Le client doit dire la date exacte et l’endroit exact (hôpital, clinique, bureau, etc.). Aucun point n’est alloué si le client se trompe d’une seule journée pour la date et le jour. |
Durée :
La MoCA prend approximativement de 10 à 15 minutes pour être administrée avec des clients présentant des déficits cognitifs légers.
Sous-échelles :
Habiletés visuospatiales/exécutives ; dénomination ; mémoire ; attention ; langage ; similitudes ; rappel différé ; orientation
Équipement :
Seulement la feuille d’évaluation et un crayon sont requis pour compléter l’outil.
Formation:
La MoCA devrait être administrée par un professionnel de la santé. Aucune formation n’est requise pour administrer l’outil.
Versions alternatives de la MoCA
MoCA – version 2 & 3 (Anglais)
Il existe 2 versions alternatives de la MoCA (en anglais) qui ont été validées pour être utilisées dans les cas d’administrations répétées de l’outil, pour éviter l’effet d’apprentissage.
MoCA- modifiée pour les clients avec des déficits visuels
Une version alternative de la MoCA a été validée pour être utilisée avec les clients ayant des déficits visuels.
Veuillez visiter le http://www.mocatest.org our plus d’informations et pour télécharger les versions alternatives.
Pertinence de l’évaluation selon la clientèle
Peut être utilisé avec :
- Les patients ayant subi un AVC.
- La MoCA peut être administrée à tous les individus vivant avec des difficultés de mémoire, mais qui obtiennent un résultat dans la norme au Mini-Mental State Examination.
Ne devrait pas être utilisé avec :
- Puisque la MoCA requiert de bonnes habiletés de communication, elle est susceptible de mal classer les patients aphasiques.
- N’est pas adapté pour être administré par personne interposé puisqu’il doit être administré par observation directe de la tâche à compléter.
Dans quelles langues est-il disponible?
La MoCA a été traduite en Arabe, Africain, Chinois (Pékin, Canton, Chagsha, Hong Kong, Taïwan), Tchèque, Croate, Danois, Néerlandais, Estonien, Français, Finois, Allemand, Grec, Hébreu, Italien, Japonais, Coréen, Persan, Polonais, Portugais (Brésil), Russe, Serbe, Cinghalais, Espagnol, Suédois, Thaï, Turc, Ukrainien et Vietnamien. Ces traductions peuvent être trouvées sur le site suivant : http://www.mocatest.org.
Sommaire
Que mesure l’outil? | Déficit cognitif léger. |
Avec quels types de client l’outil peut-il être utilisé? |
Peut être utilisée, mais n’est pas limitée à :
|
Est-ce un outil de dépistage ou d’évaluation? | Dépistage. |
Temps d’administration | La MoCA prend environ de 10 à 15 minutes pour être administrée avec des clients présentant des troubles cognitifs légers. |
Versions | MoCA (originale) ; MoCA en anglais (version 2) ; et MoCA en anglais (version 3) ; MoCA (modifiée pour les individus avec déficits visuels). |
Autres langues | La MoCA a été traduite en Arabe, Africain, Chinois (Pékin, Canton, Chagsha, Hong Kong, Taïwan), Tchèque, Croate, Danois, Néerlandais, Estonien, Français, Finois, Allemand, Grec, Hébreu, Italien, Japonais, Coréen, Persan, Polonais, Portugais (Brésil), Russe, Serbe, Cinghalais, Espagnol, Suédois, Thaï, Turc, Ukrainien et Vietnamien. |
Propriétés de l’outil | |
Fidélité | Cohérence interne : Une seule étude a examiné la cohérence interne de la MoCA et a relevé d’excellents niveaux de cohérence interne. Test-retest : Intra-juge : Inter-juges : |
Validité | Critère : Concurrent : Une excellente corrélation a été relevée avec le Mini Mental State Examination (MMSE). Construit : |
Effets plancher/plafond | Aucune étude n’a examiné les effets de plancher ou de plafond de la MoCA. |
Est-ce que l’outil peut détecter un changement chez un patient? | Ne s’applique pas. |
Acceptabilité | La MoCA ne convient pas aux individus présentant de l’aphasie et ne peut être administrée par personne interposé. |
Faisabilité | L’outil est simple à coter et ne requiert que la feuille d’évaluation de la MoCA et un crayon pour le compléter. |
Comment se procurer l’outil? | La MoCA est disponible au : http://www.mocatest.org |
Propriétés psychométriques
Résumé
Une revue de littérature a été effectuée pour identifier toutes les publications pertinentes sur les propriétés psychométriques de la MoCA. Comme la MoCA est un outil relativement nouveau, à notre connaissance les créateurs ont personnellement recueilli la majorité des données psychométriques qui sont actuellement publiées sur la mesure.
Fidélité
Cohérence interne :
Nasreddine et al. (2005) ont examiné la cohérence interne de la MoCA et ont relevé un excellent alpha de Cronbach (alpha = 0,83) sur les items standardisés.
Test-retest :
Nasreddine et al. (2005) ont examiné la fidélité test-retest de la MoCA en administrant la mesure à un sous-échantillon de 26 clients (clients atteints de déficience cognitive légère ou maladie d’Alzheimer et témoins âgés en bonne santé) à deux reprises, en moyenne à 35 jours d’intervalle. La corrélation entre les deux évaluations était excellente (r = 0,92). Le changement moyen des scores de la MoCA de la première à la deuxième évaluation était de 0,9 point.
Validité
Critère :
Concourante :
Nasreddine et al. (2005) ont administré la MoCA et le Mini-Mental State Examination à 94 patients avec des troubles cognitifs légers, 93 patients avec une démence d’Alzheimer légère, 90 patients témoins présentant un vieillissement normal. La corrélation entre le MoCA et le MMSE était excellente (r = 0,87).
Sensibilité et spécificité
Quatre études ont examiné si la MoCA pouvait détecter les patients connus pour avoir différents degrés de déficits cognitifs et ont noté que la MoCA est plus sensible que le Mini-Mental State Examination (MMSE) dans la détection de ces différences.
Nasreddine et al. (2005) ont examiné si la MoCA pouvait distinguer entre les patients ayant des déficits cognitifs légers et les témoins en bonne santé. Les critères du DSM-IV et NINCDS-ADRDA ont été utilisés pour établir le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des évaluations neurologiques effectuées par des neurologues et des gériatres ont été utilisées pour établir le diagnostic de déficit cognitif. Avec un score seuil fixé à 26, la MoCA était sensible à l’identification des clients ayant des déficits cognitifs légers et des clients atteints de la maladie d’Alzheimer, respectivement de 90% et 100%, et avait une spécificité de 87%. La sensibilité de la MoCA dans la détection des déficits cognitifs légers est considérablement, plus sensible que ne l’était le Mini-Mental State Examination (MMSE) (la sensibilité du MMSE s’est avérée faible : 18% pour les patients avec des déficits cognitifs légers ; 78% pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer).
Smith, Gildeh et Holmes (2007) ont évalué si la MoCA pouvait détecter des déficits cognitifs légers et la démence chez les patients fréquentant une clinique de la mémoire. La démence et les déficits cognitifs légers ont été diagnostiqués par une évaluation neuropsychologique impliquant les critères de la CIM-10 et les résultats de CAMCOG. Avec un score seuil fixé à 26, la MoCA a démontré une excellente sensibilité pour détecter les troubles cognitifs légers (83%) et la démence (94%), mais une faible spécificité (50% pour les troubles cognitifs légers et la démence). La spécificité était inférieure à celle identifiée dans l’étude antérieure de Nasreddine et al. (2005), probablement en raison de la nature hétérogène du groupe témoin. La MoCA s’est également révélée plus sensible que le MMSE (la sensibilité du MMSE s’est avérée faible : 17% pour les patients souffrant de troubles cognitifs légers et 25% pour les patients atteints de démence).
Luis, Keegan et Mullan (2009) ont examiné si la MoCA pourrait distinguer entre des témoins sains et des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de déficits cognitifs légers. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer a été fait par évaluation neuropsychologique en utilisant les critères NINCDS-ADRDA, et de déficit cognitif léger selon les critères de Petersen (Petersen et al., 1999, cité dans Luis, Keegan & Mullan, 2009). Avec un score seuil fixé à 26, la MoCA a démontré une excellente sensibilité pour détecter les déficits cognitifs légers (100%), et la maladie d’Alzheimer combinée aux déficits cognitifs léger (97%) avec une faible spécificité (35% pour les deux groupes avec déficits et maladie d’Alzheimer + déficits). Un score seuil de 23 a été fixé pour être optimal pour identifier les déficits, offrant une excellente sensibilité et spécificité, respectivement, 96% et 95%. La MoCA s’est révélée plus sensible que le MMSE (avec un score seuil ≤ 24, la sensibilité du MMSE pour la détection des déficits et de la maladie d’Alzheimer + déficits s’est respectivement avérée de 17% et 36%).
Dong et al. (2010) ont évalué la sensibilité et la spécificité d’une version linguistique alternative de la MoCA pour la détection des déficits cognitifs vasculaires et de la démence suite à un AVC. Les patients ont subi une neuro-imagerie et une évaluation neuropsychologique afin d’établir la présence de déficits cognitifs ou un diagnostic de démence en utilisant les critères du DSM-IV. En utilisant un score seuil optimal de 21, la MoCA a correctement identifié 90% des patients ayant des troubles cognitifs (excellente sensibilité) et 77% de ceux sans trouble cognitif (spécificité adéquate). La MoCA s’est également avérée plus sensible que le MMSE (sensibilité MMSE de 86% et spécificité de 82% pour la détection des troubles cognitifs).
Dans une étude de population de 413 patients ayant subi un AVC ou un ICT, la MoCA a démontré être en mesure de détecter les déficits cognitifs plus que le MMSE. Pour les fins de l’étude, un score ≥ à 27 sur le MMSE a été utilisé pour classer les patients comme ayant une fonction cognitive normale, et <26 sur la MoCA pour classer les déficits cognitifs légers (aucun test neuropsychologique formel n’a été effectué pour confirmer le diagnostic). Cinquante-huit % des patients avec des scores MMSE normaux (≥27) ont obtenu des résultats indicateurs de déficits cognitifs légers lorsque la MoCA a été utilisée pour le dépistage (<26). Plusieurs des déficits détectés par la MoCA étaient dans des domaines non évalués ou détectés par le MMSE, y compris la fonction exécutive et l’attention (non évaluée) et le rappel et la répétition (non détectés) (Pendlebury, Cuthbertson, Welch, Mehta & Rothwell, 2010). La sensibilité et la spécificité de la MoCA pour les déficits cognitifs n’ont pas pu être établies dans l’étude, car aucun test neuropsychologique formel n’a été effectué pour confirmer le diagnostic.
Sensibilité au changement
Koski, Xie et Finch (2009) ont évalué la MoCA comme une mesure quantitative de la capacité cognitive et sa sensibilité au changement. En appliquant des techniques d’analyse de Rasch aux données existantes d’une clinique gériatrique, les chercheurs ont constaté que, en plus de l’utilité de la MoCA comme un instrument de dépistage, les résultats sur la MoCA peuvent être utilisés pour quantifier les habiletés cognitives d’une personne et pour en suivre les changements au fil du temps. La signification des résultats et le changement dans les résultats peuvent être interprétés en se basant sur le résultat initial du répondant, par exemple, une baisse de 5 points à partir d’un résultat initial de 25 est un changement statistiquement plus important et significatif qu’une baisse de 5 points en comparaison à un score de référence de 15 (veuillez vous référer au tableau 4 dans Koski et al., 2009 pour la signification statistique des changements dans les résultats sur la MoCA). D’autres recherches plus poussées sont nécessaires afin de déterminer la différence minimale cliniquement importante.
Références
- Dong, Y.H., Sharma, V.K., Chan, B.P.L., Venketasubramanian, N., Teoh, H.L., Seet, R.C.S., Tanicala, S., Chan, Y.H. & Chen, C. (2010). The Montreal Cognitive Assessment (MoCA) is superior to the Mini-Mental State Examination (MMSE) for the detection of vascular cognitive impairment after acute stroke. Journal of Neurological Sciences. doi:10.1016/j.jns.2010.08.051
- Koski, L., Xie, H. & Finch, L. (2009). Measuring cognition in a geriatric outpatient clinic: Rasch analysis of the Montreal Cognitive Assessment. Journal of Geriatric Psychiatry and Neurology, 22, 151-160.
- Luis, C.A, Keegan, A.P. & Mullan, M. (2009). Cross validation of the Montreal Cognitive Assessment in community dwelling older adults residing in the Southeastern US. International Journal of Geriatric Psychiatry, 24, 197-201.
- Nasreddine, Z. S., Phillips, N. A., Bediriam, V., Charbonneau, S., Whitehead, V., Collin, I., Cummings, J. L., Chertkow, H. (2005). The Montreal Cognitive Assessment, MoCA: A brief screening tool for mild cognitive impairment. Journal of the American Geriatrics Society, 53, 4, 695-699.
- Nasreddine, Z. S., Chertkow, H., Phillips, N., Whitehead, V., Collin, I., Cummings, J. L. The Montreal Cognitive Assessment (MoCA): A brief cognitive screening tool for detection of mild cognitive impairment. Neurology, 62(7): S5, A132. Presented at the American Academy of Neurology Meeting, San Francisco, May 2004.
- Nasreddine, Z. S., Chertkow, H., Phillips, N., Whitehead, V., Bergman, H., Collin, I., Cummings, J. L., Hébert, L. The Montreal Cognitive Assessment (MoCA): a Brief Cognitive Screening Tool for Detection of Mild Cognitive Impairment. Presented at the 8th International Montreal/Springfield Symposium on Advances in Alzheimer Therapy. http://www.siumed.edu/cme/AlzBrochure04.pdf p. 90, April 14-17, 2004.
- Nasreddine, Z. S., Collin, I., Chertkow, H., Phillips, N., Bergman, H., Whitehead, V. Sensitivity and Specificity of The Montreal Cognitive Assessment (MoCA) for Detection of Mild Cognitive Deficits. Can J Neurol Sci, 30 (2), S2, 30. Presented at Canadian Congress of Neurological Sciences Meeting, Québec City, Québec, June 2003.
- Pendlebury, S.T., Cuthbertson, F.C., Welch, S.J.V., Mehta, Z. & Rothwell, P.M. (2010). Underestimation of cognitive impairment by Mini-Mental State Examination versus the Montreal Cognitive Assessment in patients with transient ischemic attack and stroke. Stroke, 41, 1290-1293.
- Smith, T., Gildeh, N. & Holmes, C. (2007). The Montreal Cognitive Assessment: Validity and utility in a memory clinic setting. The Canadian Journal of Psychiatry, 52, 329-332.
- Wittich, W., Phillips, N., Nasreddine, Z.S. & Chertkow, H. (2010). Sensitivity and specificity of the Montreal Cognitive Assessment modified for individuals who are visually impaired. Journal of Visual Impairment & Blindness, 104(6), 360-368.
Voir la mesure
Comment obtenir la MoCa ?
La MoCA est disponible à l’adresse : http://www.mocatest.org.